Le président de la FIFA a fait une sortie en règle contre les critiques répétitives des occidentaux contre la culture et le peuple qatari. C’est que le Qatar n’est à vrai dire pas un pays où les droits de l’Homme sont respectés. Mais le dirigeant flagelle: « pour tout ce que nous, les Européens, avons fait pendant 3000 ans, nous devrions nous excuser pendant les 3000 prochaines années avant de commencer à donner des leçons de morale aux gens ».
« Aujourd’hui, je me sens qatari, aujourd’hui je me sens arabe, aujourd’hui je me sens africain, aujourd’hui je me sens gai, aujourd’hui je me sens handicapé, aujourd’hui je me sens travailleur migrant », explique le patron de la FIFA. Avant d’expliquer pourquoi il se sent solidaire des travailleurs migrants:
« Cela me renvoie à mon histoire personnelle, parce que je suis le fils de travailleurs migrants », a-t-il lancé. « Je sais ce que cela veut dire d’être discriminé, d’être harcelé, en tant qu’étranger. Enfant, j’étais discriminé [en Suisse] parce que j’étais roux et j’avais des taches de rousseur, j’étais Italien, je parlais mal l’allemand. »
Faisant face depuis l’octroi de la Coupe du Monde au Qatar, Giianni Infantino a contre-attaqué:
« Parmi les grandes entreprises qui gagnent des milliards au Qatar, combien ont réglé la question du sort des travailleurs migrants ? Aucune, parce qu’un changement de législation veut dire moins de profits. Mais nous, nous l’avons fait », a-t-il lancé, avant de s’interroger : « Pourquoi personne ne reconnaît ces progrès ? »
Le Qatar est régulièrement critiqué par les ONG pour son traitement des travailleurs migrants, notamment dans les secteurs de la construction, de la sécurité et du travail domestique, ainsi que des personnes LGBTQ+.
Ces accusations sont vigoureusement rejetées par les autorités, qui soulignent avoir réformé leurs lois sur le travail, et par les organisateurs qataris du Mondial, qui assurent que les membres de la communauté LGBTQ+ seront accueillis sans discrimination, en dépit des lois criminalisant les relations sexuelles entre personnes du même sexe dans le pays.
« Ces leçons de morale, biaisées, sont juste de l’hypocrisie », a asséné Gianni Infantino, à la tête de l’instance suprême du football mondial depuis 2016 et seul candidat à sa succession en 2023.
« Pour tout ce que nous, les Européens, avons fait pendant 3000 ans, nous devrions nous excuser pendant les 3000 prochaines années avant de commencer à donner des leçons de morale aux gens », a-t-il ajouté.
Sur les droits des LGBTQ+, le dirigeant a assuré que les autorités qataries lui avaient donné la garantie que « tout le monde » était « le bienvenu » pendant la Coupe du monde.
« Si quelqu’un dit l’inverse, ce n’est pas l’opinion du pays, et ce n’est pas l’opinion de la FIFA », a-t-il clamé.
Le Mondial, qui se termine le 18 décembre, débute dimanche avec la rencontre entre le pays hôte et l’Équateur.