« Les promesses électorales n’engagent que ceux qui croient » cette maxime populaire sied mieux avec lors des périodes de campagne électorale qu’à toute autre. Lorsque Iya Mohammed après avoir goûté aux délices de pouvoir dans une bataille qui mènera avec ses paires du bureau exécutif au lendemain de la coupe du monde 98.
Il héritera statutairement le poste de président (intérimaire) au vu de sa position de vice-président alors que le président était au cachot pris en tenaille par les mailles de la justice, il décida alors après cette courte expérience, qui avait suffit de lui faire goûter les délices du pouvoir, de briguer son premier mandat en 2000.
Pour courtiser les suffrages des électeurs devant une rivalité de taille que l’opposait une coalition constitué de Bell Joseph Antoine, Mbarga Mboa et Mve Emmanuel, il s’engage dans sa profession de foi à : « Améliorer les relations de la Fécafoot avec l’Etat du Cameroun, Crédibiliser la Fécafoot sur le plan national et international, Accroître les moyens financiers, assurer une gestion transparente de la Fécafoot, rendre compétitif le football national, redistribuer les retombées au développement du football local et à améliorer les infrastructures ».
Quatre ans après, il redescend auprès de la grande famille demander de renouveler son mandat. Il propose un nouveau plan d’action sur cinq points au on retrouve à quelques choses près les mêmes préoccupations que de son précédent. Entre autre « la solution aux problèmes d’infrastructures sportives, le déploiement et la restructuration de l’administration centrale, la poursuite de la recherche des sponsors pour mobiliser davantage de ressources financières, l’élaboration des statuts des joueurs, des entraîneurs qui doit déboucher sur l’instauration d’un salaire minimum. » Du déjà entendu. Lancera un délégué en pleine assemblée générale extraordinaire des 4 et 5 mars denier.
Aujourd’hui, le président sortant se vente d’avoir sortie la fédération, personne morale, d’une situation de déshéritée pour lui donner un actif qui pèse un peu plus de 1,5 milliards en bien mobiles et immobiles. Lors du Conseil d’administration du 25 janvier 2003, un an plus tôt, son rapport moral révélait un satisfecit sur la modernisation de l’administration centrale. « Comme promis dans notre programme d’action, avec un accent mis sur le plan administratif. Où il a rationalisé les effectifs et informatisé les données ». Pourquoi donc renouveler cette préoccupation dans un nouveau plan d’action ? Un membre du bureau nous avouera que ce sont des projets entamés mais pas achevés. Dans ce volet particulièrement, il précisera qu’il y a la mise en place d’un organigramme, conçu depuis le début du mandat mais dont l’application faute de moyens n’a pu être réalisée. Cette restructuration de l’administration centrale passe par le recrutement de près de 100 employés qualifiés qui seront repartis aussi bien au siège fédéral que dans les dix Ligues provinciales. Rappelons qu’au cours de la saison dernière sept des dix ont pu être doté des sièges autonomes.
C’est dire que prenant cet exemple, Iya a certes sorti, la Fécafoot d’une situation de fonctionnement à la buissonnière. Nul n’en doute, beaucoup d’avancées sont perceptibles et c’est tant mieux pour cette fédération qui est la seule dans cette position confortable. Mais, contrairement à l’élan de discours du bureau sortant de la Fécafoot, qui laisse croire à un succès sans équivoque et qui le vaudrait un quitus aveugle, il reste qu’avec les moyens qui ont été siens, son mandat reste à parfaire. Même si plusieurs observateurs s’accordent à lui donner le bon dieu sans confession quant à l’œuvre qui a conduit à la crédibilisation de la Fécafoot. Par la restitution de l’autorité de l’administration, assuré les engagements sociaux, renflouer les caisses de la fédération. Si sur cet aspect le budget de la Fécafoot est passé de l’informel au concret, plafonnant jusqu’à 4,261660328 Fcfa en 2002, il faut reconnaître qu’il a été constitué à plus de 50% chaque année des retombées des compétitions internationales auxquels les Lions Indomptables participaient. (Coupe du monde 2002, coupe des confédérations 2003).
Ce qui expliquait le délaissement des compétitions nationales. Car le football au niveau local est véritablement sans ambition pour le bureau sortant de la Fécafoot. Sur ce plan Iya l’avouait en janvier 2003 : » Sur le bilan que je viens de décrire plus haut qui est satisfaisant dans son ensemble, il convient toutefois de souligner que tout n’a pas été parfait. Je suis conscient qu’il a des choses à améliorer, que la programmation des matches est fantaisiste, que la gestion des écoles (Ndlr football) est maffieuses que le départ massif pour ne pas dire l’exode des joueurs est anarchique et que le football des jeunes et le football des jeunes et le football féminin sont négligés ». Avant de prendre l’engagement d’en faire une de ses priorités courant la saison 2003 : « Les difficultés et les problèmes que je viens d’évoquer constituent notre cheval de bataille pour le reste du mandat ». (sic)
Le football international ayant une fois de plus pris le pas…a concentré une fois de plus tous les efforts de ce bureau exécutif, lors de la dernière année de son mandat, ce qui n’a pas permis leurs réalisations. Et on comprend que cela revienne dans la profession de foi de la tête de file du bureau sortant pour les prochaines échéances. Lui qui prône la continuité au contraire des observateurs avertis qui, en lui rendant un hommage, souhaiterait en revanche qu’il assainisse son entourage par des hommes compétents.
Mathieu n. Njog, Global football