Le président de Tonnerre kalara club de Yaoundé, président de l’association des clubs d’élite du Cameroun, fait partie du groupe des acteurs du football qui ont écrit à la Fifa le 31 juillet dernier en réponse à la lettre de Jérôme Valcke. Il a été au cœur des négociations ayant abouti au consensus autour au Premier ministère au sujet du processus électoral à la Fécafoot.
Il explique : « Voyez-vous, on tient une réunion à la Primature. Elle prend le temps qu’elle a pris et on s’entend. On fait la paix des braves. On est tombé d’accord sur les textes, sur toutes les dispositions qu’il fallait revoir. Ces textes sont partis à la Fécafoot pour la saisie et on nous a ramené autre chose. C’est pour cela que nous n’avons pas signé. Il faut que les gens à la Fécafoot soient corrects. On ne va pas à l’école se bourrer la tête avec tous les diplômes pour oppresser ceux qui sont en bas. On n’est pas tous des agrégés, mais la grammaire finit en classe e 3ème. Quand on a fait une bonne classe de 3ème on peut tout lire ».
Il a déjà identifié ce qui fait problème dans ce processus électoral de la Fécafoot : «Nous avons suffisamment perdu du temps. La paix doit revenir dans ce milieu. Je le dis solennellement : le problème qui se pose est au niveau de la liste présentée par M. Tombi à Roko. Il a des alliés dans sa liste qui ne sont pas très propres. Si ça ne va pas pour un mandat avec M. Tombi on le remplace. On ne peut pas mettre la Fécafoot en prison à cause des individus. Ils sont accrochés à M. Tombi comme ils l’étaient avec M. Iya. M. Iya s’est retrouvé seul en prison et ils sont dehors », a indiqué le patriarche des Mvog-Ada, très inquiet pour ce que le successeur de Iya Mohammed ne trouvera pas de moyens pour implémenter sa politique.
« Je souhaite qu’on mette un terme à cette crise à la Fécafoot. On risque de retrouver une maison vide. On est en train de la dénuder de tout ce qu’elle avait. A-t-on besoin de se déplacer pour aller en Russie assister à un tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du Monde. On multiplie des voyages pour appauvrir la Fécafoot au détriment des équipes et des joueurs. On se sent mieux dans des salons feutrés que d’être avec les joueurs. Des gens veulent s’éterniser à la Fécafoot pour la vider. On donne 1 500 000Fcfa à une chauffeur et 5 000 000FCfa à un secrétaire alors qu’on peut mettre cet argent à la disposition des jeunes footballeurs », crie-t-il.
Iya sacrifié
Onambelé Zibi a ressuscité un peu la période Iya Mohammed, peu avant son interpellation : « J’ai été membre du comité central de la Fécafoot et j’ai démissionné. Contrairement de ce qu’on attend de moi au Tonnerre, à la Fécafoot, il y a beaucoup d’argent. Au Tonnerre, il n’y rien. Vous pouvez même démissionner 20 fois, il n’y aura rien. Mais, démissionnez à la Fécafoot, vous le regretterez. Je n’étais pas d’accord pour l’élection de M. Iya lors du vote à main levée. J’étais le seul contre. Il s’est levé pour me dire : merci grand frère ; c’est beaucoup de courage. Après, j’ai compris que ce que je reprochais à M. Iya était injuste, parce qu’un jour, quand les palabres ont commencé. M. Iya nous a invités à une réunion. Il a sorti tous les dossiers de la Police judiciaire (P.J.) et a dit : « je meurs là ; je vais à la P.J. pour vous. Ça, c’est toi qui a géré ce dossier de 400 millions, n’est-ce pas ? Tu ramènes cet argent quand pour qu’on remette en caisse ? Toi, tu as signé et déchargé 50 millions. Toi, 45 millions. Toi, 20 millions. Vous ramenez ça quand pour remettre dans les caisses ? C’est à cause de tout ça qu’on me convoque à la P.J. Je vous protège et vous faites écrire que je vole de l’argent ». M. Iya n’avait pas de salaire à la Fécafoot. Quand on allait en réunion, lorsqu’on remettait des jetons de présence des membres et dès qu’on lui donnait son enveloppe, il remettait au président de club le plus proche de lui en disant : « ça, c’est ma participation pour votre club ».
Antoine Tella à Yaoundé