L’émissaire de la Fifa réagit à la fin du processus électoral qui a consacré lundi à l’hôtel Mont-Febé l’élection de Tombi A Roko Sidiki comme nouveau président de la Fécafoot. Le Responsable des associations nationales à la Fifa fait par ailleurs une lecture de la durée qu’a mise ce processus, des blocages, et atermoiements, et même des recours encore pendants devant à la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun.
Ouf ! Enfin, le processus électoral arrive à son terme. Satisfait, non ?
Certainement ! Aujourd’hui, les élections sont passées assez rapidement. Ça été dans un climat si apaisé selon les nouveaux statuts. Donc, mon sentiment, est une grande satisfaction. Vous savez très bien les circonstances qui ont accompagné ce Comité de normalisation. Ça n’a pas toujours été facile. La Fifa et la Caf avaient commencé à perdre patience. Donc, finalement, on est soulagés, satisfaits en tout cas de la manière donc les choses se sont passées aujourd’hui. Ça été dans le calme et en toute transparence et sérénité. Ça met fin à un processus de normalisation qui a duré un peu plus qu’on prévoyait au départ.
Qu’est-ce qui selon vous faisait problème ?
Vous avez suivi les péripéties. On a eu toutes les discussions liées aux statuts, l’adéquation avec la loi nationale (loi du 15 juillet 2011, portant organisation et promotion des activités physiques et sportives au Cameroun, Ndlr). Il y a eu à certains moments des divergences, et il a fallu travailler là-dessus. Ensuite, on était partis pour des élections en fin 2014, et on eu des indications comme quoi, il y a avait des soucis liés à la sécurité, et on a repoussé. On voulait la faire en février (25), ensuite, il y a eu la décision du TAS. On a donc été obligé de reporter l’exercice. C’est un facteur d’éléments. Il n’y a pas eu une seule raison, mais plusieurs raisons qui ont expliqué que ça prenne plus de temps que prévu.
Qu’est-ce qui vous fait croire que cette fois-ci sera la bonne ?
Ça, je ne peux pas vous le dire. On est satisfaits du processus qui s’est terminé, parce qu’il met fin à une situation qui n’était pas normale. Maintenant, c’est un défi pour la nouvelle équipe, j’espère comme l’a dit le Président Owona du Comité de normalisation, qu’elle va rester souder, mettre de côté les intérêts des uns et des autres, et voir plutôt l’intérêt du football camerounais, et de la Fécafoot.
Il s’est dit dans l’opinion à un moment donné qu’il y avait une complicité entre la Fifa et le Comité de normalisation pour que dure ce processus électoral. Qu’en dites-vous ?
Écoutez ! Complicité… Je vais dire qu’on a agi selon les principes qui nous gouvernent. C’est-à-dire que nous, on travaille avec des autorités présents sur le moment, et c’était le Comité de normalisation. Et donc, on a agi avec le Comité de normalisation comme nous agissons avec les présidents des comités exécutifs des autres fédérations. Complicité, je vais dire que c’est normal qu’on soit proches, qu’on discute. Maintenant, on a toujours essayé de donner des indications qui épousent les statuts, les règles internationales, et non pas par amitié ou par sympathie pour un ou l’autre.
Il y a également des recours qui sont pendants devant la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage avec des sentences programmées jeudi prochain. On imagine bien que la Fifa devrait rester en éveil et garder une oreille attentive dans la période postélectorale, non ?
On va attendre comme le reste de la famille du football. Maintenant, les compétences de cette chambre sont prévues par la loi, et sont incorporées dans les statuts de la Fécafoot et…on va voir, on va voir…
Est-ce que le Cameroun risquerait réellement une suspension comme mentionné dans l’une des correspondances de la Fifa si jamais cette élection était invalidée par la Chambre de conciliation du fait de ces recours en instance ?
Ce n’est pas à moi de me prononcer. Je ne suis là que pour observer. S’il devait y avoir des difficultés liées à une décision éventuelle de la Chambre, je ne peux certainement pas dire ce qui arrivera puisque ceci sera discuté par les plus hautes autorités de la Fifa et de la Caf. Chaque fois qu’il y a une décision qui a été prise, ça l’a été par ces instances là, les comités exécutifs Fifa et Caf. Là vraiment je ne peux pas spéculer parce que je n’appartiens pas à ces instances là tout simplement.
Quels conseils donneriez-vous au nouveau président élu, Monsieur Tombi A Roko Sidiki ?
Monsieur Tombi, on le connait. Il était Secrétaire général, donc, on le connait très bien. Ce n’est pas quelqu’un d’inconnu. Ça peut déjà faciliter les premiers contacts. Ensuite, les conseils, c’est comme on le fait avec tous les présidents, c’est-à-dire d’essayer de réunir le maximum de supports, toujours garder en tête l’intérêt de la Fécafoot et du football. Il a annoncé plusieurs points qui ne sont pas mal ambitieux, au niveau des infrastructures. Il y a en a aussi des défis pour les ligues spécialisées qui arrivent. Vous savez, un président de fédération, c’est comme un père de famille, et les enfants, vous les prenez comme ils viennent.
Recueillis par Armel Kenné