Le payement de 10 millions annoncés à grande pompe a été reporté sans date. Et c’est une mine renfrognée que les joueuses de l’équipe nationale de football ont quitté le ministère des Sports hier.
«Ce que je vous dois, je ne l’ai pas encore, mais ça viendra d’ici peu». Une phrase du patron des Sports Michel Zoah qui a eu le vilain plaisir de mettre les joueuses de l’équipe nationale de football du Cameroun dans tous leurs états. Les héroïnes de Maputo qui attendaient de rentrer enfin en possession de la totalité de leurs primes, devront encore attendre. Même les dix millions de francs promis par la fédération camerounaise de football (Fécafoot), sont renvoyées au registre des promesses propagandistes. Du coup, l’atmosphère devient lourde. Les mines s’assombrissent. Les pouliches d’Enow Ngachu sortent de la salle des conférences du ministère des Sports et de l’éducation physique, abattues à la fin de la cérémonie. La capitaine Ngono Manie boude le buffet à eux offert par monsieur le ministre.
Les joueuses ont arraché leur ticket pour les Jeux Olympiques de Londres 2012 samedi dernier au stade Omnisport de Yaoundé. Après être venues à bout du Nigéria à l’issue de l’épreuve des tirs aux buts, sur le score de 4 tirs à 3. Après un score de 2-1 au terme des cent vingt minutes. Ce qui fait un total de 3-3 sur les rencontres en aller et retour.Déjà, la Fécafoot n’avait pas pris part à la cérémonie. Le programme prévoyait pourtant un mot de son président. Dans son allocution de circonstance, Michel Zoah a invité le staff technique, la Fécafoot, la Direction technique nationale et les joueuses à se mettre au travail, car «les Jeux olympiques, c’est un autre niveau ; rien à voir avec le match contre le Nigéria». Les joueuses quant à elles, par la voix d’Aboudi Onguene, ont promis d’«aller à Londres et revenir avec une médaille».
Avant d’être désillusionnées par le patron des sports qui a cru devoir rappeler aux Lionnes indomptables qu’elles jouent certes pour le Cameroun, mais d’abord pour elles-mêmes. Ce qui a contribué à énerver des filles qui déjà ont eu à batailler dur, avec le concours de la presse, pour rentrer en possession de la première partie des primes de Maputo. Alors la capitaine, vexée, l’a clairement versé à la presse, regrettant même d’être venue jouer, abandonnant sa famille et son équipe qui avaient pourtant besoin d’elle.
Écrit par Michel Biem Tong (Stagiaire)