Tout devient compliqué quand on évoque le payement des primes au Cameroun. Fraîchement rentrées du Canada où elles ont hissé très haut le drapeau de la nation, les Lionnes ne veulent pas être taxées. Incompréhensions ou problèmes de communication ? Toujours est-il que chaque camp essaye de tirer la couverture de son côté. La loi N°2014/026 du 23 décembre 2014 (portant Loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2015) est pourtant explicite.
Laquelle loi fixe le nouveau taux de « reversement de l’impôt sur les Revenus non commerciaux (RNC) » au Cameroun.
Dans une lettre – dont camfoot a pu obtenir la copie – adressée le 23 février 2015 au Secrétaire général du ministère des Sports et de l’éducation physique, le Directeur général des impôts présente en effet les nouvelles dispositions de cette loi qui crée de tensions au sein de la tanière des Lionnes Indomptables. Huitièmes de finaliste aux Championnats du monde de football féminin au Canada, les joueuses de la sélection nationale refusent de toucher leurs primes si celles-ci doivent être taxées. Or selon les articles 56 alinéa (2) d, e, f et 70 (nouveau) du Code général des impôts, « les rémunérations, allocations, sommes et toutes primes de toute nature attribuées aux membres des Conseils d’administration des Etablissements publics, des entreprises du secteur public et parapublic, des Commissions et Comités ad-hoc ou permanents, aux membres de toutes les entités publiques et parapubliques », ainsi qu’aux « sportifs et artistes à quelque titre que ce soit et quel que soit leur domicile fiscal, sont imposables à l’impôt sur les Revenus non commerciaux (RNC) au taux de 16.5% ».
Les Lions ont échappé à la Can 2015
Du coup, en faisant des calculs mathématiques, chaque joueuse de la sélection devrait percevoir la somme de 21.000.000 Fcfa moins 3.465.000 Fcfa représentant le taux de reversement de l’impôt. Soit une prime totale de 17.535.000 FCFA pour chacune d’entre elles. Ce n’est pas ce à quoi la bande à Christine Manie s’attendait sans doute. Or selon nos sources, cette loi aurait été mise en application à partir de la troisième semaine du mois de février 2015. Ce qui expliquerait pourquoi les primes des Lions Indomptables pour la Coupe d’Afrique en Guinée Equatoriale n’ont subi aucune coupe. Au ministère des Sports, l’on révèle en effet que depuis, la loi du 23 décembre 2014 a été appliqué chez d’autres sportifs comme lors de la dernière Course de l’espoir, du dernier Tour Cycliste du Cameroun, des Jeux Universitaires, des équipes de volley-ball etc. Les Lionnes ont fait du bon boulot au Canada, mais devraient accepter cet argent puisque nul n’est censé ignorer la loi. Peut-on envisager, dans ce cas, une rallonge sur la somme initiale pour mettre tout le monde d’accord ?
Arthur Wandji