Malgré les tentatives d’intimidation parmi les plus surprenantes dont celle de son allié et actuel président de la fédération, Franck Happi va faire la lutte à Pierre Semengue pour briguer le siège de premier président élu de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun. Les deux candidats qui se disent confiants, y vont de leur arguments.
Le vieux, l’ancien, le Général d’armée en rétraite, en poste depuis 2012 veut s’offrir un mandat électif, de longue durée, pour ne plus être lié par des nominations partisanes. Il le dit clairement, et le pense clairement qu’il a le soutien de tout le gouvernement de la République, et d’une vingtaine de clubs: « J’ai été envoyé en mission pour sortir le football professionnel Camerounais du trou auquel il se trouve. Je dois tout mettre en place avant de partir », clame t-il. Celui que son principal challenger appelle « le vieux » dit être conscient de tous les problèmes qui minent le football professionnel, raison pour laquelle « le chef de l’État m’appuie financièrement pour que le processus de professionnalisation que nous avons engagé reste marqué sur une base solide » avance t-il.
Le Général est quand même à la tête de la Ligue depuis plusieurs années. Et les problèmes de structures sont encore nombreux. Même si le candidat, pour l’instant, ne fait aucune mention de sa campagne, nos sources nous informent qu’elle sera lancée ce mercredi.
En face, il y a le « jeune » Franck Happi, son premier vice président actuel à la Ligue. Il fait partie de la génération Y, ceux pour qui les médias ne sont pas une menace, mais une opportunité. Il a redonné à Union de Douala une envergure nationale, tablant sur la communication pour mobiliser les supporters du club qui s’étaient longtemps désengagés.
Sur un plateau radio dimanche dernier à Douala, il pense qu’il faut avoir beaucoup d’énergie pour tacler les défis actuels de la Ligue: « Le vieux Semengue a beaucoup travaillé. Il est temps pour lui d’aller se reposer ». Il explique aussi que la Ligue doit revenir aux clubs puisque c’est à eux de s’autogérer et reste confiant: « Vous verrez ce jour qu’on ne le votera pas. Il le sait malgré les intimidations auxquelles subissent beaucoup de présidents de club. Ils savent quoi faire, vous allez voir. La ligue doit revenir aux clubs, un point c’est tout. Ça ne se négocie pas. Et tous les présidents le savent sauf quelques-uns qui sont aller tromper le père en lui demandant de se porter candidat. »
Ainsi pour le candidat de la « Cause », slogan fort de sa campagne, tout est plié pour le vieux militaire. Franck Happi croit détenir la solution miracle pour sortir le football professionnel camerounais de son marasme. Son vision semble simple, amener les plus gros sponsors à soutenir la Lfpc et les clubs, arrêter de diluer la qualité en ramenant le nombre de club de 18 à 12.
Quoiqu’il en soit, plus on se rapprochera de la date du 28 juillet, plus les hostilités augmenteront. La vérité sera décidée par les 35 clubs de Ligue 1 et Ligue 2.
Karl Jaspers, à Douala