Près de 3.000 personnes ont assisté lundi à Yaoundé aux obsèques du footballeur camerounais Marc-Vivien Foé à la cathédrale Notre-Dame des victoires, a constaté une journaliste de l’AFP. La mort du footballeur camerounais Marc-Vivien Foé est due à une hypertrophie cardiaque probablement congénitale, a indiqué lundi lors d’une conférence de presse le procureur de la République, Xavier Richaud.
Les analyses réalisées par des experts suisses, spécialistes de la toxicologie et du dopage, agréés par la Fédération internationale de football (FIFA), ont montré que le joueur n’était pas sous l’emprise de produits toxicologiques, avait indiqué une source judiciaire.
« Le décès est d’origine cardiaque », a souligné le procureur de la République.
A l’extérieur de l’édifice blanc de forme rectangulaire, des centaines de Camerounais sont venus écouter la messe retransmise par haut-parleur. Surtout, ils veulent voir le cercueil du n.17 des Lions indomptables, transporté par huit officiers de police jusqu’à l’autel.
Les parents, le frère, l’épouse et les trois enfants du défunt s’inclinent devant le cercueil recouvert du drapeau national, entouré de couronnes de fleurs artificielles et de trois portraits de Foé.
Sa femme, Marie-Louise, se pince les lèvres de douleur. Vêtue de blanc, couleur de deuil, comme ses enfants et sa mère, elle recouvre son visage d’un foulard transparent et baisse la tête.
La petite dernière âgée de deux mois, Angela, dort dans les bras de sa tante tandis que les deux plus grands enfants du disparu, Leslie et Scott, 5 et 8 ans, se reposent sur les genoux de leur oncle, le frère de Foé.
Le chef de l’Etat, Paul Biya, est assis en costume sombre et chemise blanche près de l’autel, devant les membres du gouvernement, avec son épouse Chantal, dont l’épaisse chevelure rousse tranche avec sa robe blanche et son châle noir, porté à l’espagnole.
Au premier rang à droite, le monde du sport et du football: le président de la Fédération internationale (FIFA) Joseph Blatter, le ministre gabonais de la Jeunesse et des Sports, les présidents de plusieurs fédérations africaines, ainsi que des représentants de Manchester City et de Lens, deux des clubs où a évolué Foé, arrivés la veille au Cameroun.
Le reste de l’assistance, l’air recueilli, porte les autres couleurs du deuil: le noir et le bleu dans le sud du Cameroun.
« Aujourd’hui, il nous est une seule certitude: (silence) un vide, une douleur, tu n’es plus là », lance, comme dernier message, le capitaine de l’équipe nationale. « Adieu Marco », conclut Rigobert Song en chemise blanche, contrairement à ses coéquipiers, tous en noir.
« Le nom de Foé, dans sa langue maternelle, veut dire message (…). Aux jeunes, Foé veut laisser en exemple le goût de l’effort », a déclaré Monseigneur Joseph Akonga Essomba, administrateur diocésain de la cathédrale, autorité religieuse après le décès de l’archevêque il y a quelques mois.
« Aux responsables du sport, la réalisation d’un grand complexe sportif » pour que les jeunes n’apprennent plus à jouer « dans la rue ou sur le parking », a-t-il poursuivi lors de cette messe en français et en ewondo, langue maternelle du footballeur disparu à 28 ans.