Invité hier à la conférence de presse de Laurence Fotso, le nouveau patron de la communication de la Fécafoot, le président du Comité de normalisation en a profité pour apporter quelques éclairages sur la feuille de route à lui confiée par la Fifa en juillet 2013
Depuis plus de six mois que le Comité de normalisation est installé à la Fécafoot, la communication entre ses membres et la presse sportive est presque en panne. Pourquoi vous ne communiquez pas ?
Vous me surprenez lorsque vous affirmez avec autant de certitude que le Comité de normalisation ne communique pas. Laissez-moi vous dire que c’est fini la Fécafoot vaudou. Elle est en train d’être enterrée. Depuis notre installation, nous avons déjà rendu publics plus de sept communiqués de presse, à l’effet de vous rendre compte de ce que nous prenons comme décisions ou ce que nous posons comme actes visant à changer cette image que les gens ont eu jadis de la Fécafoot. La maison s’ouvre à la presse. La preuve, nous vous avons convié à cette conférence de presse. Je pense qu’il faut féliciter mademoiselle Laurence Fotso qui est à l’origine de cet échange pour lequel nous lui avons donné notre onction. Elle fait parfaitement son travail et attend en retour que vous fassiez le vôtre. C’est vous dire que nous avons lancé un nouveau système de communication, une nouvelle politique de communication à laquelle nous vous invitons. Nous pourrons même jouer au football contre vous et peut-être même vous battre. (Rires)
Mais il reste que l’arrivée de Laurence Fotso à la tête du département communication a été quelque peu brusque. Nous n’avons pas vu d’acte de nomination…
C’est vous qui trouvez que cela a été brusque. Moi non. Elle a passé des entretiens au même titre que beaucoup d’autres postulants et j’ai trouvé que c’est elle qui avait le meilleur profil, était la plus outillée et à même d’occuper ce poste. Les choses se passent en toute transparence ; c’est vous de la presse qui écrivez partout que le président du Comité de normalisation a fait ci, a fait ça sans preuves. Soyons sérieux, je vous prie. Pour ne rien vous cacher, je vais lancer, d’ici quelques jours, un appel d’offres pour le recrutement d’un traducteur bilingue français-anglais ; parce que j’ai constaté que s’exprimer en anglais dans notre milieu ce n’est pas toujours évident. Je vais également lancer un appel d’offres pour le recrutement d’un archiviste. Vous savez, l’administration à la Fécafoot comme partout ailleurs, est essentiellement écrite. Il nous faut donc quelqu’un qui va pouvoir gérer les documents importants et ranger les archives de la maison car lorsque vous avez parlé, les écrits eux restent et doivent être soigneusement conservés.
Vous parlez tout le temps comme si vous êtes encore à la Fécafoot pour longtemps. Or, c’est le 31 mars que votre mandat arrive à expiration. Comptez-vous le prolonger ?
Ecoutez moi une bonne fois pour toutes. Je l’ai dit et je le redis. Je ne tiens pas à être là après le 31 mars 2014. Vous parlez de cette date comme si c’est une nouvelle date de la fête nationale du pays ou encore un jour extraordinaire pour moi. Ce qui compte pour nous, c’est d’avoir aidé la Fécafoot à avancer. C’est tout. Nous avons déjà fait plusieurs propositions de textes que nous avons bouclés et envoyés à la Fifa depuis bientôt trois mois. Ce n’est pas nous qui bloquons l’affaire. C’est la Fifa qui nous a installés à la Fécafoot. Il revient à elle d’en décider. Mais je puis vous dire qu’une délégation sera au Cameroun dans deux semaines. Est-ce que vous savez que nous avons eu des problèmes après que nous ayons décidé de publier officiellement les montants de ce que nous rapporterons les matchs amicaux et même la Coupe du monde ? Je vous le dis, des partenaires, des sponsors se sont plaint. Or, nous avions juste voulu être transparents.
Vous ne le seriez plus à l’avenir ?
Laissez-moi vous dire que nous continuerons d’informer régulièrement les Camerounais sur ce que nous faisons, ce que nous encaissons… Et même ceux qui viendront après nous en feront autant car je vous l’ai dit plus haut, la Fécafoot vaudou est finie
Où en êtes-vous avec le dossier des binationaux dont vous souhaitez l’intégration au sein de l’équipe nationale fanion ?
C’est un sujet qui nous tient beaucoup à cœur. D’ailleurs nous avons envoyé deux missions en France pour les convaincre de jouer avec le Cameroun. Et vous savez, les missions en Europe coûtent beaucoup d’argent. Ce qui nous est revenu c’est que beaucoup sont hésitants. Ils ont des doutes et se disent que la «Fécacaca » et ses éternels problèmes…etc D’autres par contre, ont demandé à réfléchir calmement. Ce qui est prometteur. Mais ce que je vais dire, c’est que, que ces jeunes doivent toujours penser qu’ils sont Camerounais. Nous les invitons à regarder le passé et voir quel sort a été réservé à ceux des Camerounais qui ont voulu jouer avec l’équipe de France et qui n’ont plus évolué avec elle après un ou deux matchs. J’en ai discuté avec le sélectionneur national qui a même supervisé des matchs de certains de ces binationaux. Je connais sa position sur la question et je crois que la patrie a besoin d’eux une équipe structurée.
C’est depuis 1999 que l’équipe nationale du Cameroun n’a plus joué de match amical au bercail. Le Comité de normalisation a-t-il songé à faire vivre aux Camerounais un match officiel ici au Cameroun ?
Votre remarque est pertinente et je dois vous dire que nous travaillons dans ce sens. En plus du Portugal et de l’Allemagne dont les négociations et les calendriers sont d’ores déjà arrêtés, nous négocions entres autres avec le Pérou, le Paraguay, la Macédoine et la Bosnie Herzégovine. Au départ nous avons approché le Panama mais ils ont voulu être un peu trop gourmands et la démarche s’est avérée infructueuse. Pour l’heure, nous nous préparons à livrer un match amical contre un pays latino-américain et je pense que ce sera finalement le Paraguay avec qui nous nous sommes accordés. Les gens pensent que nous sommes à la Fécafoot uniquement pour la normalisation alors qu’il y’a la Coupe du monde, une grande et prestigieuse compétition qu’il faut préparer. Et ça demande du temps, des soins et de la transparence. C’est ce que nous faisons.
Par Christian TCHAPMI