A voir comment le président du Comité de Normalisation de la Fécafoot s’est mis à son aise au palais des sports mercredi, on a de la peine à comprendre pourquoi il ne le fait pas régulièrement. On n’expliquera pas à ce Professeur émérite les vertus de la communication. Pour ce qui est de sa sortie, cela a été un coup de maître. Il a brossé tous les aspects en taclant au passage les hommes de médias. Verbatim….
Nous voilà donc devant la Coupe du Monde, devant l’événement. C’est tout à fait simple. Il faut s’y préparer. Et qu’est-ce que c’est que la préparation telle est perçue au niveau du Comité de Normalisation, et également sur les généralités sur la Coupe du Monde telle qu’elle se prépare déjà. Et je voudrais vous dire que ce sera bientôt fini. Fin janvier ou février, on aura terminé ; On aura tout fait. Je dis, préparation. Préparation veut dire se mettre à être prêt, pour affronter la grande épreuve.
Quand il y a eu tirage au sort, j’ai vu la réaction des Camerounais. Certains ont dit : poule de la mort. D’autres ont dit : ah, le Brésil ! Messieurs, c’est un tirage au sort de la Coupe du Monde. Et dans un tirage de la Coupe du Monde, je l’imagine bien, que vous ne croyiez pas rencontrer Tarzan d’Obala. Oui. Quand c’est un tirage au sort de la Coupe du Monde, vous ne pouvez que rencontrer le Mexique, le Brésil et la Croatie. La chose à retenir est que c’est un tirage au sort de la Coupe du Monde.
Le type de préparation
Alors, nous disons tout simplement ceci : la préparation, c’est quoi ? Nous avons dit une première chose, des matchs de préparation. Une deuxième chose, structurer une équipe performante. Une troisième chose, insuffler cet esprit, celui qu’on appelle le « Figthing-Spirit » inspiré même du président de la république. Faire des matchs de préparation et au niveau du Comité de Normalisation, nous avons créé un petit comité pour voir comment on pouvait préparer cette Coupe du Monde. Nous avons fait le profil des adversaires. Le Mexique, c’est l’Amérique latine. La Croatie, c’est l’Europe du centre. Le Brésil, c’est le Brésil. Sundsay dit : « Connais ton ennemi et en cent batailles tu le vaincras ». Donc, nous demandons au staff technique de connaître bien nos adversaires. Ces adversaires, c’est le Brésil. Je vois des Camerounais tomber en pamoison. Dans le passé, j’ai dit à un certain M. Lechantre que nous pouvions battre le Brésil. Lechantre tremblait. Il était furieux. Et je dois vous dire que dans les épreuves suivantes nous avons battu le Brésil avec M. Akono (Jean-Paul Akono, ndlr). Rassurez-vous, c’est parce qu’on s’était préparé à jouer contre le Brésil. Alors, il faut se préparer à jouer contre le Brésil. Cela explique le choix qui a été fait par la Direction technique. Nous jouons contre le Brésil. Nous jouons contre le Mexique. Nous allons chercher à rencontrer une équipe latino-américaine, qui joue comme le Brésil, qui joue comme le Mexique. Nous allons chercher à rencontrer une équipe centre-européenne, qui joue comme la Croatie. Et je dis que le Brésil, Monsieur l’entraîneur, le Brésil ne vient pas du ciel. Le Brésil joue avec deux pieds et les Camerounais jouent aussi avec deux pieds. La balle est ronde pour tout le monde pour les camerounais et pour le Brésil. Il y a Neymar et nous aussi, on peut avoir nos petits Neymar ici. C’est ce que je voudrais vous dire et ça explique donc le programme de préparation qui a été fait, d’avoir des matchs qui reflètent nos adversaires.
Pour le moment, nous avons signé un accord avec l’Allemagne. Nous avons signé un accord avec le Portugal. Nous négocions évidemment pour une équipe latino-américaine et une équipe centre européenne. Le sélectionneur national vous donnera toutes les informations à ce sujet.
Une équipe conquérante
La deuxième chose est que si on a un programme de matchs, c’est bon. Mais, il faut avoir une équipe. Notre équipe, nous la connaissons. Au niveau du Comité de Normalisation nous avons des problèmes. On les a soumis au staff technique. Pour l’équipe, il faut deux bons gardiens de buts. Monsieur Finke Tchounkeu (sic), nous voulons deux bons gardiens de buts. Nous voulons également une bonne défense. Monsieur le sélectionneur national, regardez votre aile gauche. Nous voulons un milieu de terrain qui ne soit pas essentiellement défensif. Notre milieu de terrain aujourd’hui, est essentiellement défensif. Nous voulons qu’il soit également offensif. Il y a l’attaque. Evidemment, il y a la perle Eto’o. Et nous ne pouvons pas simplement compter sur Eto’o. Nous vous disons de faire jouer également de jeunes joueurs, qui peuvent s’exprimer et moi j’en connais certains noms, comme les Aboubakar, qui sont là. Et nous avons fait une recherche pour étoffer cette équipe. Nous avons déjà envoyé une délégation en Europe, pour regarder ces gens qui sont binationaux et qui sont Camerounais et qui doivent toujours penser qu’ils sont Camerounais. Nous invitons ces jeunes gens-là à regarder le passé. Le passé du jeune Ndjoh Léa. A-t-il jamais joué où il devait jouer en France ? M. Nouma. A-t-il jamais joué avec l’équipe de France ? A regarder le passé de M. Boumsong, qui a joué une ou deux fois avec l’équipe de France et qui n’a plus évolué avec elle. Nous disons que le patrie els appelle et nous faisons des mains et des pieds pour les avoir, pour avoir une équipe structurée.
Le troisième problème pour nous, il nous faut le Figthing-Spirit. En cette matière, qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est très simple à mon avis. Aidez ces messieurs, ces jeunes Lions à regarder les Lions du passé. Je vais prendre quelques petits exemples : M. Onana Eloundou Penka, n’a pas fait une Coupe du Monde, mais une bonne Coupe du Monde. C’est parce qu’il avait le Figthing-Spirit. On a vu Djeya, on a vu d’autres joueurs. Je ne vais pas parler de Nkono, je ne vais pas parler de Mbida ni de Milla. Je dis, il faut que ces jeunes gens aient le Figthing-Spirit. Et si je voulais traduire en langage local, dans mon pays à moi, on dit qu’il ne faut jamais dire à quelqu’un, qu’est-ce que tu peux me faire ? Jamais, jamais et au grand jamais. Si vous dites à quelqu’un, qu’est-ce que tu peux me faire, il prend la massue à deux mains et il vous tue. Donc, ces messieurs doivent être comme la goutte de pluie et la goutte de pluie n’épargne aucun Seigneur, même pas le Brésil. Il faut joueur en Camerounais. Il faut jouer en patriote. Il faut jouer pour porter haut le fanion de l’équipe.
La presse
Il nous reste une chose que nous voulions également. J’ai entendu dire que chaque Camerounais joue son rôle. Mais, moi, je crois que chaque Camerounais ne joue pas son rôle. On dit que je ne parle pas. Ce n’est pas que je sois incapable de parler. Cette presse camerounaise, fait-elle son travail ? Cette presse camerounaise qu’on lit sur Internet, est-ce qu’elle est là pour créer la sérénité au sein des Lions ? C’est tous les jours qu’ils publient des balivernes les plus invraisemblables pour troubler effectivement l’ordre au sein des Lions. Nous disons à cette presse camerounaise : faites votre travail. Ce que je lis, nous devons être étonnés que nous allions jouer avec l’Argentine. Moi, je n’ai jamais négocié avec l’Argentine. Ça vient donc d’où ? Ce que je lis, c’est que nous devons jouer avec le Nigeria. Moi, je n’ai jamais négocié avec le Nigéria. Et si je veux jouer avec le Nigéria, je le ferai peut-être après pour la Malaria. Pas pour préparer la Coupe du Monde. Ce que je lis, c’est que nous devons jouer avec le Gabon. Nous n’avons jamais négocié avec le Gabon. D’où prennent-ils ces choses-là ? Et pourquoi le font-ils ? C’est pour troubler la sérénité des Lions. Ce qu’on demande aux Camerounais, c’est simplement la sérénité. Que chaque Camerounais fasse son travail. La Fécafoot fait sn travail et j’espère que le ministère des sports fera son travail, et les Lions feront le leur. Cela me permet d’arriver à un autre chapitre.
La Fédération se sent bien avec Volker Finke
C’est celui de l’entraîneur. J’ai lu également des tonnes de choses qui concernent l’entraîneur. Qu’il n’a jamais entraîné et vous avez aussi lu. J’ai lu que nous devons recruter Mourinho. Moi, je n’ai jamais négocié avec ce monsieur-là pour le recruter. Là également, nous voulons la sérénité. Je crois savoir qu’il faut connaître les gens. Monsieur Volker Finke, je dois vous dire, la fédération se sent bien avec vous. Et pourquoi ? Vous nous avez fait gagner ces matchs de qualification avec manière. On a vu des Lions avoir un fond de jeu. On voudrait que ça continue de cette manière. Monsieur Finke, je dis, le comité se sent bien avec vous. Vous parlez d’ailleurs un très bon français. Vous êtes d’ailleurs professeur et c’est ce qu’on oublie souvent et c’est une très bonne chose pour la communication. Monsieur Finke, peut-être le Camerounais ne le savent et voudrais qu’ils le sachent aujourd’hui. En Allemagne, vous avez fait venir plus d’une trentaine de camerounais à Friburg pour jouer. Monsieur Finke, je peux dire encore une chose qui va étonner. A la prochaine Coupe du Monde, il y a trois (sic) entraîneurs Fribourgeois. Les Etats-Unis, l’Allemagne et le Cameroun. Ça ne peut pas totalement être un accident. Et comme ça ne peut pas être totalement un accident, nous préférons cet accident-là. Nous ne pouvons pas chaque fois qu’il y a une Coupe du Monde, aller au pas de course, ramasser quelqu’un quelque part pour laisser celui qui nous a qualifiés pour dire, c’est vous qui nous amenez à la Coupe du Monde. Et je dois le dire autant que cela se sache. Monsieur Redon, certains s’en souviennent. Est-il revenu au Cameroun après le match de Dakar ? Il a fui. Je dis fui en toute vitesse. Monsieur Leguen est-il revenu au Cameroun après l’Afrique du Sud en 2010 ? Là, rien. Alors, mieux vaut avoir un diable qu’on connaît qu’un ange qu’on ne connaît pas. Nous allons continuer avec monsieur Finke et cela va se faire comme ça. Il nous a qualifiés et on demande simplement aux Camerounais de le soutenir. C’est tout. Mettre une fleur dans le bouquet. Moi, je ne me connais même pas beaucoup en football. Mais de temps en temps je fouille aussi un peu. J’ai quand même lu un document de France Football qui classe ce monsieur parmi les dix meilleurs entraîneurs Allemand depuis 10 ans. Vous pouvez allez le vérifier. Alors, je voudrais dire aux Camerounais, que pour qu’on ait une bonne préparation, dans la sérénité, soutenez également votre entraîneur. La préparation est déjà sur pied. Nous avons l’Allemagne. Nous avons le Portugal. Certainement, nous allons avoir une équipe latino-américaine. Nous allons jouer ces matchs et notre équipe ira au Brésil avec deux pieds et une balle ronde comme tout le monde.
La billetterie
Certains oublient qu’il y a quelques années, que le grand scandale de la Coupe du Monde était des billets vendus par le Cameroun. Je ne voudrais pas prononcer de nom. Mais, je voudrais dire que moi-même, j’ai été interpellé, je ne sais par qui. Mais, je sais que par des gens de Colombie et Dieu seul sait … Vous connaissez la Colombie. J’ai répondu que je n’étais pas au courant. Débrouillez-vous. Les billets ont été au centre d’un grand scandale qui a souillé le Cameroun. Je dois vous dire et cela ne se dit pas très souvent, la Fécafoot a payé presque 411 millions de francs dans cette affaire-là. Donc, nous ne voulons pas que des billets se vendent demain suivant les mêmes règles. Les billets seront vendus en toute transparence. Nous avons nommé un responsable (Gwet matip, ndlr) qui est en ce moment en séminaire à Londres pour la vente des billets. Il fera une conférence de presse pour publier toutes les règles pour vendre les billets et je dois vous dire que la Fifa a tenu elle-même des expériences du passé. Il faut que les billets permettent au public sportif camerounais qui veut aller au brésil, d’y aller calmement et en toute clarté.
Les raisons du choix de Vitoria
Quant aux autres choses, nous avons choisi un site pour le Cameroun, qui servira de camp. Je dois vous avouer que ça n’a pas été notre premier choix. Ça été même notre deuxième choix et j’ai dû même envoyer une autre mission au Brésil et nous avons choisi ce site-là. Ce sera à Natal, dans l’Etat de Santos Spiritu. Ce sera un hôtel Sheraton cinq étoiles. Et nous l’avons fait aménager pour le Cameroun et on a pris toutes les précautions pour que la délégation du Cameroun soit effectivement protégée de toutes les interférences et de toutes les intrusions. On a chois ce site sur conseil de l’entraîneur. On l’a choisi pour le climat, la proximité avec les structures d’entraînements, pour la possibilité de rayonner sur les trois lieux où nous allons jouer. Nous allons jouer à Natal, à Manaos et à Brazilia. Natal, ça va un peu ; Manaos, c’est un peu chez nous, puisque c’est l’Amazonie. Et vous le savez, le Brésil, c’est un continent. Et les dernières mésenvatures qui nous sont arrivées au Brésil, c’est que même avec le téléphone, on n’arrive même pas à avoir le Cameroun. Dans chaque Etat, les numéros changent. C’est pour ça que nous avons choisi ce site-là.
Quant à la préparation elle-même, elle va débuter en Autriche. Chacun a son travail. Monsieur Finke, c’est lui l’entraîneur, c’est lui le technicien. Je dois dire que nous avions établi un autre schéma de préparation et monsieur Tchounkeu, monsieur Tchoun … Finke avait un autre schéma. Il est différent des schémas classiques. Pour le schéma classique, nous nous voyions en acclimatation à côté du Brésil. Or, c’est l’oxygénation qui se fera en Autriche. Nous avons envoyé une délégation voir les installations en Autriche. Nous avions une autre façon de voir. C’est que notre équipe devrait partir, pour éviter le poison des journalistes-là, qui ma foi, mettent même la zizanie entre les joueurs. Lui, il a eu une autre vision et c’est lui le spécialiste et nous l’avons écouté. L’équipe viendra au Cameroun avant de partir. Nous veillerons à ce que le Cameroun ait une participation honorable à la Coupe du Monde. Et je dis, nous ne devons pas nous-mêmes nous coucher et dire, il y a le Brésil. Et si c’est le cas, le Ghana n’a qu’à se coucher non plus. Vous avez vu la poule du Ghana ? Le Ghana ne va pas se coucher et c’est l’une des meilleures équipes africaines. La Ghana va jouer au nom de l’Afrique, comme le Cameroun va jouer au nom de l’Afrique.
Voilà l’introduction que je voulais faire, même si on dit qu’on ne parle pas. On agi au mieux des intérêts des Lions. Nous voulons que ce soit une préparation structurée, sérieuse, qui nous permette de participer à la Coupe du Monde honorablement.
Retranscrit par Antoine Tella à Yaoundé