Le football camerounais traverse une période difficile. On n’avait jamais connu un tel bouleversement. Des clubs, à l’instar de Bamboutos FC, commencent à quitter le navire. Paradoxalement, l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot avait donné espoir à plusieurs acteurs. En effet, son ambition de donner au football camerounais toute sa grandeur peine jusqu’ici à prendre corps au regard des dissensions observées çi et là. La vitalité économique reste une grosse illusion dans un environnement marqué par la rareté des ressources. L’environnement économique du football dans notre pays peine à attirer de grands sponsors. « Des présidents mettent des moyens par passion. Ils n’ont rien en retour comme dans de grands championnats », souligne Francis Onana.
Dans cet environnement de rareté, Samuel Eto’o avait mis le footballeur au cœur de son projet. Il a notamment décidé de revoir le salaire minimum à la hausse. Une approche louable pour redonner une autre coloration et une attractivité au championnat. Sauf que, cette décision n’avait pas été prise de manière collégiale. Depuis lors, des présidents attendent toujours les mesures d’accompagnement dont les subventions de l’Etat. La Fécafoot exige des preuves de paiement des salaires avant le virement. Mais avec quoi va t-on payer les joueurs puisque la fédération récupère toutes les recettes du football et ne les redistribue pas ? Mis dans un cul-de-sac, des responsables de clubs commencent à se retirer. Après Djiko, Bamboutos quitte le championnat Elite One pour des raisons similaires. le club de Mbouda, au-delà des subventions de l’Etat, réclame plus de 90 millions à la Fécafoot d’ Eto’o depuis trois ans.
La prime réservée aux vainqueurs de la super coupe édition 2022-2023 représentant la somme de 50 000 000 FCFA ; la prime de vice-champion édition 2023 soit 25 000 000 FCFA ; la prime de finaliste malheureux de la coupe du Cameroun édition 2022, soit 15 000 000 FCFA, sans oublier de mentionner notre quote-part de la prime de sponsoring et la rétrocession pour le compte de notre club de la somme représentant le pourcentage de 50% des entrée financières en termes de billetterie.
Extrait de la lettre du président délégué de Bamboutos FC
Cette enveloppe doit pourtant être reversée dans les caisses du club sans condition car cette somme revient de droit aux Mangwa Boys. Pourquoi la Fécafoot ne paie donc pas ces primes ? Au niveau de l’instance faitière, c’est silence radio.
C’est une grosse curiosité. La Fécafoot organise une compétition mais est incapable de verser les primes au vainqueur. Je n’arrive pas à comprendre. Que les responsables de Bamboutos Fc saisissent même la justice. Je vois certains soutiens de la Fécafoot débiter des discours puérils sur la toile. Que la Fécafoot paie les primes de Bamboutos FC. On a besoin de ce club dans ce championnat. Il faut trouver des solutions aux problèmes posés et éviter la fuite en avant. Même l’argent des sponsors n’est pas reversé aux clubs pourtant ils font la publicité de ces produits. A un moment donné, les clubs doivent se faire respecter. Ils peuvent retirer ces sponsors de leurs maillots si la Fécafoot ne remplit pas son contrat. C’est simple. Cet argent fait partie du buget annuel des clubs. L’Etat doit auditer les subventions de ces trois dernières saisons. Combien de clubs ont reçu les subventions ? On doit le savoir parce que c’est l’argent de nos impôts.
Franck Armel Onana, observateur des questions de sports
Les Mangwa Boys se sont retirés du championnat avec effet immédiat. La Fécafoot dirigée par Samuel Eto’o Fils n’a pas encore réagi à cette décision. On peut s’attendre, comme c’est souvent le cas, que le club soit banni de toute activité du football pour plusieurs années. Il n’est pas non plus exclu de voir les responsables revenir sur leur position dans les prochains jours.