Pour l’ancien international, les Lions Indomptables représentent quelque chose d’extraordinaire. Lorsqu’il avait été choisi pour représenter son pays, il l’a « fait avec beaucoup de modestie mais aussi beaucoup de détermination ». En tant que dirigeant lorsqu’il a été désigné manager des moins de 17 ans nationaux, il a basé l’essentiel sinon tout son travail autour de « la méritocratie ». Et il l’a présenté au conseil exécutif de la Fécafoot. Il l’explique simplement :
« Le football, c’est le terrain. Je ne crois pas au football hors du terrain. Si vous êtes meilleurs à l’entraînement, vous jouez. Si vous êtes meilleurs en matchs, vous gagnez. Si vous avez gagné, vous serez meilleurs en termes de palmarès. C’est ça que j’appelais le concept de la méritocratie. Vous êtes meilleurs à l’entraînement, dans l’attitude et le jour du match et vous allez gagner. C’est la méritocratie. Il n’y a pas de passe-droits. Seul le terrain et vos performances jouent pour vous. J’étais à notre victoire en Tanzanie et j’étais fier de ça. De pouvoir dire : mission accomplie« .
Pour l’ancien international, « le Cameroun a gagné cette Coupe uniquement parce qu’il était meilleur en appliquant donc le principe de méritocratie. Et, je pense que ceux qui ont suivi ça peuvent le confirmer sans excès. Franchement, c’est l’équipe qui a mérité de gagner« .
Mettomo ressent un besoin presque urgent de retransmettre son expérience aux jeunes : « C’est très important pour moi. D’ailleurs, c’est pour ça qu’entre autres, j’ai mis en place une académie de foot qui s’occupe des jeunes de 8 à 15 ans. Je n’hésite pas, quand mon temps me le permet, de me retrouver au niveau des enfants et de leur dire ce que c’est le football que je connais modestement. Mais, moi je suis ouvert. Quand (…) un joueur me rencontre, je lui donne toujours le temps qu’il faut pour échanger, pour parler de football, de mon vécu, de ce que c’est le football et je lui dis toujours : c’est la méritocratie. Si vous êtes disciplinés, vous arriverez au bout. Cela nécessite que vous soyez à l’heure à l’entraînement, que vous écoutiez les consignes de votre entraîneur, que vous respectiez vos collègues. Bref, quand vous mettez une exigence qui va vous permettre d’arriver au haut niveau. Ceux qui font une grande carrière et qui sont des grands joueurs sont ceux qui ont cette exigence. C’est tout simplement ça la méritocratie.
Il est convaincu que la méritocratie est un principe essentiel, qu’on n’a rien sans travail : « Vous voyez les meilleurs aujourd’hui comme Messi, Ronaldo ou Mbappé qui arrive, ces joueurs-là ce sont des bosseurs. Ils ne comptent pas le temps qu’il mettent pour atteindre leurs performances. Quand on voit combien de temps les deux premiers ont duré et durent encore, ou la progression de Mbappé, ce n’est pas dû qu’au talent, elle est due beaucoup au travail. »
Ayant fait partie du management du groupe qui a totalement raté la Coupe du monde des moins de 17 ans au Brésil en 2019 alors que le groupe sortait d’une victoire convaincante lors de la CAN, Mettomo l’explique simplement :
« Nous sommes là dans les réalités africaines. J’explique. Il y a des gens en Afrique qui ne comprennent pas que le football c’est la base. Je veux dire les jeunes en parlant des gens. On ne construit pas par le haut. On construit par le bas. Donc, vous avez des gens qui débarquent à la Fédération. J’ai beaucoup de respect pour eux mais qui vous racontent tout et n’importe quoi, qui font tout pour que vous échouiez.
Personnellement avant d’aller à la Coupe du monde, je me suis dit « j’arrête » mais quand j’ai vu tous les jeunes à qui j’ai dit à quel point il fallait travailler dur, comment c’est un honneur de représenter son pays, j’ai dit : « je ne vais pas lâcher ». Même si au fond de moi, je leur disais les gars « nous ne gagnerons pas », participer à une Coupe du monde, c’est quelque chose qui restera dans l’histoire. Mais en tant que professionnel modeste, je me suis dit que ça allait être dur de faire une performance. Néanmoins, comme quelqu’un l’a dit, l’essentiel c’est de participer et de faire bonne figure. Voilà on y est allé et on a vu l’écart avec les autres équipes. C’est le discours que j’ai donné aux jeunes à la fin, regardez cet échec comme l’opportunité de grandir. Regardez les équipes contre lesquelles vous avez joué, les joueurs que vous avez affronté, et dîtes-vous que vous les rencontrerez plus tard dans d’autres conditions. »
Mais Lucien Mettomo n’a pas aimé la manière avec laquelle le staff a été mis à la porte : « C’est vrai que ça été le summum. On a appris l’existence du communiqué alors qu’on était dans un vol Sao Paulo-Istanbul. C’était incroyable. Mais, nous étions dans ce staff, pour la plupart, des sportifs rompus à la tâche. Nous savions que quand nous sommes dans un staff, et plus particulièrement entraîneur, le jour où vous rentrez dans un club, vous faites votre valise en même temps. Nous savions que dès le départ, vu comment c’était parti, qu’on irait pas au bout. Donc, nous étions préparés. Nous avons juste essayé de dire modestement aux gamins : « ne flanchez pas, croyez en vous ». Tout ce qui a été fait, cette communication, tout le reste, on a tout fait pour que ça ne nous atteigne pas. Mais vous savez, seul le terrain est juge et dit la vérité.
Et pourtant, le staff ne savait même pas quels étaient les objectifs pou cette compétition :
« Je ne peux pas vous dire quels étaient les objectifs de la Fédération parce que le seul bureau qui s’est installé, nous n’avons jamais eu d’échanges avec eux pour discuter. Je ne savais même pas s’ils voulaient qu’on y aille. Mais, je ne peux malheureusement, vraiment pas vous dire quels étaient les objectifs. »