Le président sortant de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) était face à la presse ce mercredi à Yaoundé. Le Général de 81 ans a parlé de son projet de développement de football et de l’instance qu’il dirige 2011. Et au moment où le camp de son unique challenger soutient qu’il serait soutenu par le gouvernement et la Fécafoot, Pierre Semengue rassure qu’il n’en est rien. Interview.
Vous connaissant très proche de la Présidence de la République du Cameroun, Général, êtes-vous le candidat du gouvernement ?
Est-ce que je suis le candidat du gouvernement ? Je dis non ! Je ne suis pas le candidat du gouvernement. Mais le gouvernement m’a confié une mission. J’estime que cette mission n’est pas encore accomplie. Tant qu’il n’y a pas le nerf de la guerre (l’argent, Ndlr.), les sources pérennes de financement pour les clubs, ma mission n’est pas accomplie. C’est pourquoi je suis moi-même candidat.
Etes-vous alors soutenu par la Fécafoot ?
Pas à ce que je sache. Nous avons eu évidemment un certain nombre d’incompréhensions avec la Fécafoot. La plupart d’entre elles ayant été balayées soit par les tribunaux, soit par les assises entre nous. Je ne pense pas non plus qu’il y ait un problème fondamental, qui m’oppose à la Fécafoot. Sauf qu’évidemment, la Fécafoot dans un premier temps voulait nous ramener aux statuts de 2011. Or il se trouvait que ces statuts étaient basés sur la loi de 2009, elle-même abolie par la loi de 2011. De deux, le statut du Comité de normalisation prévoyaient que ses décisions sont contraignantes et sans appel. Or, c’est ledit Comité de normalisation qui a rédigé les statuts de la Ligue, et nous a demandé de négocier sans amendement. C’est ce qui a été fait. Donc, faire retourner les statuts à la Fécafoot était inutile. Ces statuts ont servi à l’élection des personnes qui sont à la Fécafoot et même à l’adoption de ses textes. C’est pourquoi j’ai gagné. Ses résolutions ont été purement et simplement annulées.
Quand vous regardez ce qui a déjà été fait, et ce qui est fait, est-ce que vous ne vous dites pas dans votre fort intérieur qu’il vaut peut-être mieux que vous vous reposiez ?
Croyez-vous que les autres nous attendent ? Le Cap-Vert est aujourd’hui la première équipe africaine au classement Fifa. Est-ce que nous devons attendre en disant oui tout le temps ? Si nous pouvons brûler les étapes, pourquoi pas ? Est-ce que je dois rester sur place et dire qu’il faut que je m’arrête avant d’avoir rempli ma mission ? C’est pourquoi je veux engager des discussions franches avec le monde économique pour que 2017 nous trouve ayant déjà fait l’essentiel, sinon tout le programme. Il faut que le Cameroun retrouve sa place le plus tôt possible.
Votre programme parait irréaliste à cause de son coût estimé à près de 200 milliards environ. La Ligue aura-t-elle vraiment les moyens de construire toutes ces infrastructures que vous promettez, si jamais vous êtes élu ?
On a dit que c’est l’Etat qui doit créer des infrastructures, mais est-ce que l’Etat a défendu à une institution qu veut l’aider dans ce domaine ? Il n’y a pas une loi dans ce sens. Sachez donc que l’Etat a consenti d’énormes sacrifices. Le chiffre d’affaire global des sociétés implantées au Cameroun s’élève à 15 000 000 000 000 (quinze mille milliards) Fcfa. Si nous prenons 5% comme cela devrait être le cas, ça fait 700 000 000 000 Fcfa. C’est pourquoi nous savons que nous allons engranger beaucoup de fonds pour réaliser ce programme. Si la confiance et le respect mutuel demeurent entre nous et ces entreprises, nous pouvons atteindre nos résultats.
Propos recueillis par Arthur Wandji