Sur proposition du ministre des Sport et de l’éducation physique, le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) exige aux deux factions en dissidence, la création d’un Comité provisoire de gestion en attendant la tenue d’une nouvelle assemblée générale élective.
La lettre signée ce 11 avril 2017 de Pierre Semengue est brève et concise. Le patron de la LFPC qui tente en vain depuis un mois de programmer les matches du Tonnerre Kalara Club de Yaoundé (TKC), informe Emile Onambélé Zibi et Achille Essomba Many de ce que l’instance dont il a la charge, va mettre sur pied dans les heures qui viennent, un CPG, en vue de « gérer le TKC jusqu’à la tenue d’une assemblée générale élective », écrit le général d’armée en troisième section. Cette décision n’est en réalité que la matérialisation des prescriptions de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt qui a convié les factions en dissidence ainsi que les responsables de la LFPC et de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) à une réunion de crise hier lundi au Minsep. Ayant constaté que la guerre des clans pour le contrôle de cette équipe a poussé les autorités administratives de certains départements à leur opposer une fin de non-recevoir, le patron des Sports a donc chaussé les crampons pour rentrer sur la pelouse de la médiation.
Hold-up programmé
Prévue à 12 heures, c’est aux environ de 17 heures que la séance de travail a démarré. Après avoir écouté tour à tour toutes les personnes impliquées dans la bataille autour de la légitimité du TKC, l’homme a donc demandé à Semengue de mettre sur pied un Comité provisoire de gestion afin de taire ces dissensions au sein du club mythique de Mvog-Ada. Quid du mode opératoire ? Le président de la Ligue, dans la lettre dont Camfoot a eu copie, exige aux deux parties en conflit, de désigner trois personnes en dehors d’Onambélé Zibi et Essomba Many qui feront partie des membres constitutifs de la dite Commission. Au-delà de l’interrogation qui plane sur la date de la fameuse AG annoncée, il reste de savoir si les deux Pca qui se regardent en chien de faïence, vont se plier au désidérata du Minsep. Surtout que dans l’un comme dans l’autre camp, on crie déjà à un hold-up programmé.
Troubles à l’ordre public
En rappel, c’est la faction dirigée par Achille Essomba Mani que la Ligue a décidé d’affilier au détriment de la faction reconnue par la Fécafoot et présidée par Emille Onambélé Zibi. Les programmations des matches de la première faction citée sont systématiquement perturbées par les partisans de la faction opposée. Ce qui a amené les préfets des départements dans la région du Centre et du Nord-Ouest à interdire les matches du TKC sur leur territoire de commandement respectif pour risque de troubles à l’ordre public. Conséquence, le championnat de Ligue 2 qui a franchi le samedi 08 avril dernier sa huitième journée, se joue sans le TKC qui n’a jusqu’ici disputé qu’un seul match le 12 mars 2017 au stade militaire de Yaoundé contre Botafogo de Douala (1-1). Les incidents qui ont émaillé ce match sont à l’origine des décisions prises de part et d’autre par les autorités administratives. C’est sûr qu’on n’est loin d’être sorti de l’auberge.
Christou DOUBENA