En stage depuis deux jours avec la sélection nationale de football espoir qui prépare à Yaoundé le dernier tour des éliminatoires des Jeux africains de Kinshasa 2015, les U23 camerounais sont tombés en amical (1-4) face à Cosmos. L’occasion pour le sélectionneur national, Pierre Ndjili Ndengue d’évaluer son second groupe de joueurs.
Nous l’avons rencontré après le match. Il se confie sur les conditions de travail mises à sa disposition, et de ses objectifs avec l’équipe qu’il entraîne. « Au Cameroun dit-il d’entrée, les mauvaises habitudes ont la peau dure ». Interview.
Quel est l’état de la préparation de la sélection nationale U23 à moins de deux semaines du dernier tour éliminatoire aux Jeux africains ?
Au Cameroun, les mauvaises habitudes ont la peau dure. On aurait dû faire ce stage depuis un an, ça n’a pas été possible. Là, nous sommes à une semaine et demie du match qualificatif. C’est notre deuxième jour avec ce deuxième groupe. Ce groupe n’a produit que quatre séances d’entraînement. Nous allons ensuite continuer à travailler avec les meilleurs des deux groupes, et des binationaux qui vont nous rejoindre, en plus des joueurs de Coton Sports qui seront bientôt libérés par leur équipe. Ce sont donc les meilleurs de tout ce grand groupe qui feront le déplacement du Zimbabwe.
Est-ce que tous les moyens sont réunis pour que vous fassiez un bon stage ?
Si on était l’équipe fanion, on aurait tous les moyens. C’est une réalité. A l’heure actuelle, il faut trouver des solutions soi-même. En trouvant des solutions, nos joueurs pourront eux-aussi trouver leurs solutions sur le terrain, et peut-être qu’un jour on va se souvenir de nous.
Croyez-vous être capable de construire un groupe victorieux dans ces conditions ?
On n’a pas le choix. Je le crois. Pour prendre l’exemple du match amical d’aujourd’hui, on a pris beaucoup de buts en première mi-temps parce qu’on jouait en désordre, mais les enfants se sont concentrés sur nos instructions en deuxième période, nous avons produit un meilleur jeu. Je crois qu’on aura une bonne équipe en place, si l’état d’esprit est bon. Je parle ici de la concentration, s’occuper uniquement du jeu sur le terrain, donner le meilleur de soi-même pour qu’on ne puisse pas regretter à la fin.
Et le fait d’avoir convoqué deux groupes d’une vingtaine de joueurs chacun, est-ce que cela ne vous ralenti pas un peu ?
C’était la seule chose à faire dans un pays où il n’y a pas de football jeune, où les équipes sont disparates, et où il faut rechercher l’âge. Notre démarche est une démarche scientifique : il fallait chercher la fine fleur, c’est l’objet de notre prospection.
Que connaissez-vous de cet adversaire zimbabwéen ?
L’équipe du Zimbabwe est semblable à celle de l’Afrique du Sud où les entraîneurs sont très bien payés et travaillent sur le long terme. Ce sont des gars qui jouent très bien au ballon. Ce ne sera pas facile. L’objectif pour nous sera de se qualifier à ce match aller, c’est-à-dire marquer au moins un but chez eux.
En attendant cette confrontation capitale, les Lions U23 ont essuyé une défaite 1-4 en amical face à Cosmos. Vous êtes un coach déçu ?
Je ne serai jamais déçu. Parce que lorsque je livre un match, je sais ce que je recherche, j’ai des principes. Cosmos est largement supérieur à nous, c’est une équipe qui joue ensemble depuis longtemps. Nous, cela ne fait que deux jours que nous travaillons ensemble. Nos joueurs n’ont pas respecté les principes de jeu, c’est pourquoi nous avons beaucoup encaissé dès l’entame. Par contre en deuxième mi-temps, quand ils ont compris ce qu’il fallait faire, c’est plutôt Cosmos qui a eu des difficultés. On a gagné la deuxième mi-temps, et pour moi il y a un progrès. Quand on va ressortir les meilleurs des deux groupes, je crois qu’il va avoir un bon mélange.
Par Arthur Wandji