Le président de Coton Sport de Garoua revient sur les raisons du départ de l’entraineur du club.
Qu’est ce qui a conduit à la démission de Bonaventure Djonkep ?
C’est après un entretien que nous avons eu avec le coach dans le cadre du bilan de la phase aller du championnat et de la préparation de la phase retour qu’il le climat a commencé à devenir délétère pour lui. Il a pensé qu’il serait préférable pour lui d’arrêter et de permettre au club de trouver quelqu’un qui puisse mieux s’intégrer dans le milieu pour que les objectifs qu’on s’est assignés en début de saison soient atteints. Nous l’avons compris, puisqu’il en allait de sa sécurité et de celle de sa famille. Nous avons pensé que rien ne pourrait justifier qu’on prenne des risques qui vont mener à des évènements regrettables.
Qu’est ce qui a rendu le climat délétère ?
C’est le résultat à la fin de la phase aller qui était assez moyen. L’équipe ne marquait plus de but, nous avons eu des défaites. Pour les supporteurs, par rapport à leur équipe fanion, ce n’est pas ce résultat qu’ils attendent. Nous les comprenons. Quant aux débordements qu’on a constatés à un moment, on ne se les explique pas. Seulement, le football est un sport qu’on vit avec beaucoup de passion. Et on ne maîtrise pas souvent les passions.
Avez-vous une idée du nouvel entraîneur des cotonniers ?
C’est très tôt pour parler d’un nouvel entraîneur. Nous avons dit que ceux qui le secondaient vont tout de suite se jeter à l’eau pour essayer de gérer les premiers matches. Maintenant, l’encadrement va se réunir pour réfléchir sur l’opportunité ou non de faire venir un entraîneur ou de continuer à faire confiance à ses adjoints.
Lors du dernier match contre les Sud-Africains, des banderoles demandant le retour de Lamine N’Diaye ont été affichées. Quel est votre commentaire ?
C’est une situation regrettable. Regrettable parce que même si des gens ont des avis à exprimer, on peut trouver d’autres méthodes que celles-là. Je les désapprouve complètement. Nous ne disons pas que nous ne voulons pas du soutien des supporteurs, mais si l’on s’installe sur cette voie-là, on risque de se retrouver complètement pris en otage par les supporteurs. Les uns et les autres doivent savoir qu’on ne gère pas une structure comme celle-là par des banderoles ou ce genre de messages.
Garoua réclame Lamine N’Diaye…
C’est des voies qui peuvent être creusées. Ce qui nous embête, c’est que certains vont penser que c’est parce qu’ils l’ont réclamé que nous avons cédé. Et, demain ça pourrait être la même chose pour Lamine N’Diaye qu’ils réclament aujourd’hui. On ne peut pas fonctionner comme ça.
Les supporteurs disent également que vous ne mettez pas les cartes de supporteurs à leur disposition.
Si, il y a des cartes de supporteurs. Ceux qui veulent les cartes savent où les trouver. C’est un mauvais procès qu’on veut nous faire. Nous avons une boutique où les gens payent les gadgets du club. Sur ce plan. Il n’y a rien à dire.
Ils vous accusent également de n’avoir jamais organisé une assemblée générale avec les supporteurs.
Nous ne fonctionnons pas sur le style. Assemblée générale ou assisse populaire. Nous sommes une équipe qui bénéficie d’un sponsor d’une société. A ce titre, nous sommes tenus de présenter en fin de saison un bilan de nos activités à la structure qui nous sponsorise. Ce n’est pas arrivé une seule saison où nous ne l’avons pas fait. Quant à organiser une foire ou une manifestation aux supporteurs, c’est vrai que ce n’est pas dans nos habitudes. Mais les personnes qui ont un mot à dire sur le fonctionnement de cette équipe ont toujours la possibilité à la fin de chaque saison de le faire.
Qu’en est-il du départ pour l’Afrique du Sud de Mevengue, Masouma et Nassourou ?
Les Sud-Africains nous ont approchés après le premier match pour nous dire qu’ils sont intéressés par certains de nos joueurs et que quelque chose de concret pourrait être mis en œuvre. Pour eux, leur qualification était acquise. Mais maintenant que c’est eux qui sont sur les carreaux et nous sommes qualifiés, il ne serait pas du tout responsable de penser que c’est en ce moment précis que nous allons faire partir nos pièces maîtresses. C’est plutôt à nous de voir qui nous pouvons récupérer dans le Sundown. Il n’est pas question de se séparer d’un joueur.
Avez-vous un adversaire préféré parmi les huit équipes qualifiées pour la suite de la coupe de la Caf ?
Non ! On a des noms, on sait qu’on entre dans les huit dernières équipes. A ce niveau-là on ne parle pas de choisir. Tous les morceaux se valent. Nous attendons le tirage au sort qui sera fait. Nous nous préparons en fonction de l’adversaire qu’on n’aura en face de nous.
Abdelnasser Garboa