Le médecin des Lions Indomptables fait le point sur l’état de santé de son groupe, dont les joueurs ont été secoués par une crise de paludisme et d’autres pathologies, à quelques jours du match contre le Zimbabwe.
Quel est le bulletin de santé de vos joueurs en ce moment ?
A l’heure où je vous parle, on ne déplore plus de joueur à l’infirmerie. La semaine qui a suivi notre retour du Zimbabwe et celle qui s’est achevée ont été très difficiles. Nous avions plus de la moitié de l’effectif à l’hôpital. Tous ont déjà repris les entraînements et c’est de bonne augure. Maintenant, on espère qu’ils vont mieux et vite récupérer de la maladie. Ils sont déjà guéris et on a un peu escamoté la période de convalescence compte tenu de l’urgence de la situation.
Quelles étaient les différentes pathologies dont ont soufferts ces joueurs ?
On a eu plein de cas de paludisme. Cela peut s’expliquer peut-être par les conditions de voyage difficiles qu’on a eues lors du match aller. Donc les joueurs sont fatigués. Et quand on est fatigué, les maladies peuvent se développer plus aisément.
Mais, il y a aussi l’environnement du centre technique Odza qui est propice aux moustiques …
Il y a des moustiques partout. Ils n’ont pas de frontières. Ils ne sont pas seulement à Odza. On ne peut pas dire que c’est en deux ou trois jours que ces moustiques ont fait leur affaire. Ces enfants sont en stage là-bas depuis près d’un mois et du coup, l’environnement assez insalubre a favorisé l’émergence de ces pathologies-là.
Avez-vous eu tous les moyens qu’il fallait pour la prise en charge de ces malades ?
La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. On a fait avec les moyens qui ont été mis à notre disposition. Des moyens modiques et insuffisants, mais on y est allé aussi de nos poches, parce qu’on est dans une œuvre commune. Nous œuvrons tous pour le football camerounais. On essaye de ne pas tenir compte des difficultés logistiques. Pour des questions d’eau et de médicaments, tout le staff fait le maximum pour que ces petits enfants ne ressentent pas trop ce qu’on peut considérer comme une sorte d’abandon.
A bien vous comprendre, votre trousse médicale ne contient pas tout les éléments qu’il faut pour intervenir ?
On est stage depuis très longtemps, avec une trentaine de personnes en permanence sur le site, c’est énorme et les gens ne se rendent pas compte. C’est plus que ce qu’on reçoit dans un hôpital de campagne. Les gens n’ont pas cette appréciation et pensent que 500.000FCfa, c’est beaucoup pour le staff médical ; c’est trop peu. Entre ce qui est spécifique au sport, à savoir les atèles, les bandages, qui coûtent extrêmement chers et la place même des médicaments dans une trousse, c’est assez faible, surtout les produits de contentions, de traumatisme. En plus des traumatismes courants, on a eu à faire dans la pratique à des pathologies infectieuses et parasitaires, comme le paludisme, les pathologies digestives. Très vite, notre boîte à pharmacie a fondu comme de la neige au soleil.
Vous rassurez que tout va bien pour tout le monde ?
Sauf accident, je pense que les joueurs vont progressivement récupérer. Je crois que le coach aura tout son effectif en main pour le match du week-end prochain.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé