Le Stade qui porte le nom du Chef de l’État et Président de la République du Cameroun depuis bientôt 37 ans, Son Excellence Paul Barthélémy Biya, qui devait être terminé avant le 31 mars et qui n’est même pas encore au stade des finitions est à l’arrêt depuis ce lundi. D’abord secoué par une vague de grève suite à la démobilisation des ouvriers par rapport aux salaires impayés, la direction de l’entreprise a décidé de fermer le chantier au complet en attendant le paiements par l’État du Cameroun des factures qui attendent d’être payées.
En manque de liquidités, le groupe italien n’a pas pu tenir ses engagements auprès de ses salariés qui ont entamé des séries de grève. Nos confrères du site Africa Foot United rapporte en citant le Contrôleur de projet, le Français Benoît Fabre, que «ces mouvements ont eu comme élément initiateur, un petit retard de salaires, mais qui aujourd’hui est réglé. On a payés hier (mercredi 3 avril 2019, NDLR) les salaires. Ce n’est pas réglé à 100% parce qu’il y a le salaire du mois de mars qui est encore en cours de règlement. L’origine, c’est effectivement le retard qu’il y a eu, d’un mois de salaire».
Pourquoi l’entreprise italienne, qui a pourtant présenté des garanties solides, et qui livre des projets bien plus ambitieux à travers le monde en est-elle arrivée là?
Au lendemain de la décision du gouvernement d’accélérer les travaux, des demandes de changement au projet initial ont été proposées par l’entreprise et approuvées par le maître d’oeuvre qui est l’État du Cameroun. Forte de ces avenants au contrat initial, Gruppo Piccini se lance donc dans des commandes en mode accélérée de matériaux partout dans le monde et principalement en Italie. Puis, il fallait affréter des bateaux pour leur acheminement au port de Douala et les transporter sur le chantier à Olembé Yaoundé. Toutes ces dépenses ont été payées à même le budget prévu par le Groupe Italien et il s’agissait en réalité d’un déplacement de fonds. «On a payé toutes ces choses qui n’ont pas encore été remboursées. Et donc, on se retrouve à sec. On a demandé au gouvernement [camerounais] de nous aider à renflouer la trésorerie afin qu’on puisse terminer les chantiers», explique Benoît Fabre.
On ne va pas finir de s’extasier devant autant de mauvaises prévisions des hautes autorités du pays de Roger Milla. Des projets finissent par se réaliser sans l’ampleur prévu au départ, avec des coûts centuplés et des délais inconséquents. À quoi aura donc servi le fait d’accélérer les travaux de ces stades puisqu’à la fin, cela prendra plus de temps que si le projet avait été bien planifié au départ et les coûts… inutiles même d’en parler. C’est simplement un gâchis.