La réception qu’offre ce jour le couple présidentiel en l’honneur des athlètes qui ont vaillamment défendu les couleurs du Cameroun à la 8e édition des Jeux de la Francophonie, pourrait servir de tremplin au chef de l’Etat pour répondre aux récentes déclarations du président de la Confédération africaine de football (Caf).
Tapis rouge, honneurs et distinctions en hommage aux ambassadeurs du Cameroun à Abidjan. Aux héros, la Nation reconnaissante. La célébration du sacre des athlètes camerounais aux 8e Jeux de la Francophonie en terre ivoirienne joue les prolongations. Paul et Chantal Biya, visiblement émus par le parcours honorable des sportifs ayant brillé à cette compétition dans une dizaine de disciplines, recevront ces derniers au palais de l’Unité. Une semaine seulement après leur retour au bercail, ils auront le privilège de serrer la main du chef de l’Etat et de son épouse avec en prime, la présentation au premier sportif camerounais, des médailles, fruit du dur labeur qui a été le leur au cours de ce tournoi qui s’est tenue du 21 au 31 juillet dernier. Positionné au 7e rang au classement final grâce à ses 5 médailles en Or, 7 en Argent et 9 en Bronze pour un total de 21 médailles récoltées parmi 42 pays du monde ayant la langue française en partage, la délégation camerounaise est rentrée avec une moisson largement à la taille des espérances.
Football, sport roi ?
Classé 10è aux Jeux de Nice avec 17 médailles dont 3 en or, 7 en argent et 7 en bronze, le pays de Joseph Emilienne Essombe Tiako a amélioré ses statistiques dans la capitale ivoirienne. Résultat, les 89 compétiteurs et leurs encadreurs seront reçus en rois derrière les lambris dorés du palais d’Etoudi. Un rêve qui se réalise pour la plupart de ces jeunes hommes et femmes qui pensaient que Paul et Chantal Biya n’ont d’yeux que sur le football, principalement l’équipe nationale fanion, champion d’Afrique en titre. Trophée consécutif à son sacre au Gabon lors de la dernière Can. Paul Biya veut donc à travers cette cérémonie, faire mentir ceux qui ont cru que sa déclaration selon laquelle il n y a pas de sport majeur, ni de sport mineur encore moins de sport réservé, n’était qu’une vue de l’esprit. En bon stratège et en fin politicien, il joue également sa carte personnelle à quelques mois de la prochaine Présidentielles où il entend conserver son trône contre vents et marées.
Levée de boucliers
L’occasion faisant le larron, il est fort à parier que Paul Biya glissera dans son discours d’encouragement, un mot sur la Coupe d’Afrique des nations que le Cameroun abritera en 2019. La dernière actualité sur le sujet n’étant autre que la sortie jugée maladroite et sans élégance d’Ahmad Ahmad qui, en visite au Burkina Faso samedi dernier, a déclaré de manière péremptoire que le pays de Samuel Eto’o est incapable d’abriter une Can à quatre équipes. Provoquant l’ire des camerounais, subitement animé d’un patriotisme si ce n’est d’un chauvinisme sans précédent. On retiendra de cette levée de boucliers, les « missiles » des responsables en charge du football qui n’ont pas attendu que sonne le glas pour remonter les bretelles du malgache.
Après la sortie musclée de Tombi à Roko Sidiki, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ; la réaction énergique d’Issa Hayatou, président de l’Académie nationale de football (Anafoot) et non moins ancien patron de la Caf pendant une trentaine d’années. Ainsi que d’autres tirs groupés enregistrés dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) parti au pouvoir, la réponse du Nnom Gui est vivement attendue. Va-t-il réitérer une fois de plus, la capacité de son pays à tenir le pari de l’organisation ? Questions à deux sous.
C.D.