Il a été élu à la présidence de la Fecafoot le 11 décembre 2021. Mais la campagne que Samuel Eto’o avait entrepris contre son ancien associé, Seidou Mbombo Njoya, va le marquer. Négativement. Cela va en fait déchirer le cercle restreint qu’il l’appelait jusque là sa famille. C’est que plusieurs ne souhaitaient pas qu’il se présente, pour diverses raisons. Mais « le Pichichi », ex aequo de Diego Forlan, n’accepte pas que l’on lui dise non. Il va lancer une véritable vendetta à l’encontre des membres de son clan. Son but est de leur prouver qu’ils ont eu tort.
Il va effectivement sortir victorieux de l’élection du 11 décembre 2021. Les circonstances qui ont culminé avec ces élections étaient simplement ubuesques. Un conseil exécutif, avec pratiquement rien que des nouveaux joueurs, en sortira. Dans l’imbroglio et l’ivresse de la victoire surprise, le candidat n’avait pas prévu la suite et va tenter d’improviser. Destabilisé, Mbombo Njoya va jouer au bon perdant et quitter la salle. Le Pichichi ex aequo et sa suite, projetant que l’ancien Président ira à la Fécafoot pour sortir des documents compromettants, vont mettre toutes leurs énergies dans ce qu’il appellera la sécurisation de l’enceinte.
Les festivités embourgeoisées vont prendre la suite.
Le textes prévoient en réalité que la première réunion du Conseil Exécutif servira à élire les membres du bureau, dont les vice-présidents. Si cela se tient en général sur le champ, tout juste après l’élection. Nul besoin de recourir à la paperasse des convocations et des délais.
Samuel Eto’o sans connaissance des textes ne s’en est pas formalisé
Samuel Eto’o prétend que la première réunion du ComEX se serait déroulée le 11 décembre 2021. En réalité, au vu de la manière avec laquelle cette journée d’élection s’est déroulée, il est surprenant qu’une réunion du Comex ait eu lieu. La distribution des postes de vices-présidents fut l’un des arguments forts pour détourner les électeurs de Seidou Mbombo Njoya. Les promesses étaient nombreuses, comme il a la facilité de les faire.
Aux termes de ce premier ComEX, le groupe aurait produit un procès-verbal en bonne et due forme. Il mentionnait, apprend-on, les élus aux quatre postes de vice-présidents. À l’époque des faits, Samuel Eto’o indique que c’est Parfait Siki qui gardait ce document. Alors, sa fédération a porté plainte contre lui.
Le directeur de publication de l’hebdo Info+ est accusé de « rétention sans droit de document administratif dans l’intention de le falsifier. » En fait, Samuel Eto’o lui réclame l’original du Procès-verbal d’un Comité Exécutif prétendument tenu le 11 décembre 2022. On sait tous qu’il n’a, en vérité, jamais eu lieu. Ce procès-verbal est censé contenir les signatures de toutes les personnes présentes. Donc si logiquement cela a été fait après les élections du 11 décembre 2021, tous les élus auraient dû être présents. Une copie du document aura effectivement été produit. Et l’on réclame l’original à Parfait Siki.
Gabai Gatama avait été élu au Comité Exécutif ce même 11 décembre 2021. Dans des propos relayées par les médias, il dit n’avoir jamais participé à ce premier ComEx ce même jour d’élection. Cela devait mettre une puce dans l’oreille du juge d’instruction Bernard Clovis Choup Saah.
Parfait Siki n’a jamais reconnu détenir ce document. Son avocat, Maître Josué Mountapmbene, œuvre également pour qu’il recouvre très rapidement la liberté.
Parfait Siki, bouc-émissaire idéal, est présenté comme exemple à qui veut défier le demi-dieu
Depuis ce jour de novembre 2022, le journaliste et ses conseils sont en proie au système judiciaire kafkaïen camerounais. C’est le juge d’instruction Bernard Clovis Choup Saah qui suit le dossier. Au lendemain de sa forfaiture, il s’est octroyé un mois et demi de congé. Certains disent l’avoir aperçu du côté du Qatar lors de la Coupe du Monde 2022.
A son retour, il a trouvé sur sa table une demande de mise en liberté provisoire introduite par les conseils de Parfait Siki. Cette demande avait toutes les raisons d’aboutir au regard de dispositions du Code de procédure pénale qui n’autorise de détention que pour des cas de flagrant délit ou de crime. Or ce qui est reproché à Parfait Siki est une infraction d’une peine maximale de six mois d’emprisonnement et comparaître libre est la règle pour ce type d’infraction.
De plus, Parfait Siki justifie d’un domicile connu et dirige un journal, toutes choses qui lui permettent de répondre aux accusations en jouissant de sa liberté.
Déposée le 8 décembre 2022 au Tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif, cette demande n’a jamais connu de réponse. Le 11 janvier 2023, les conseils ont envoyé une lettre de relance au président du TPI sans plus de succès.
Le juge d’instruction Bernard Clovis Choup Saah semble avoir décidé de garder Parfait Siki en prison aussi longtemps que le commanditaire le voudra. En effet rien ne justifie que trois mois plus tard, il n’ait ni clôturé l’information judiciaire ni répondu à la demande de mise en liberté provisoire.
Il existe encore des individus dans le système gouvernant qui pensent qu’ils peuvent user de leur pouvoir pour commettre l’arbitraire. Les journalistes semblent être une cible de choix.