Après un premier stage bloqué organisé en catimini dans la ville de Mbouda, le club du Ndé s’est rendu à Yaoundé le week-end dernier où il a disputé et remporté (1-0) un match amical contre les Lions espoirs. Une victoire face à une sélection nationale qui cache mal le tourbillon qui traverse actuellement les poulains du président Joseph Feutcheu.
Selon certaines indiscrétions, la Panthère qui rencontre en finale de la Coupe du Cameroun la formation des Astres de Douala s’est d’abord rendue à Mbouda parce que les dirigeants espéraient utiliser les infrastructures du stade municipal les entraînements. Ce stade a été construit, à hauteur de 400 millions, grâce à une action conjointe de la fédération camerounaise de football et de la société de téléphonie mobile, Mtn. Malgré un premier accord entre les dirigeants du club et les responsables des sports et de l’éducation physique des Bamboutos, Charles Kamdem et ses poulains n’ont pas pu utiliser les infrastructures en raison de travaux sur la pelouse abîmée.
Sans que cela ne brise le moral du groupe, les joueurs ont pris leur quartier au Gymnase olympique de Mbouda comme initialement prévu. Faute d’un site approprié pour le stage bloqué, ils étaient obligés de s’entraîner à l’air libre ; avec parfois quelques désagréments dus à la présence des spectateurs qui tenaient à tout prix à prendre part aux préparatifs de l’un des finalistes de la coupe du Cameroun. C’est au sortir de cette première phase de stage que Nzuimanto s’est rendu à Yaoundé où il a rencontré la formation des Lins juniors, un bon sparing partner entraîné par Alain Wabo. Du retour de Yaoundé, Charles Kamdem et ses poulains n’ont plus rejoint la ville de Mbouda. Las d’attendre l’annonce de la date de dame coupe, un congé de deux semaines, apprend-on, vient d’être accordé aux joueurs. A en croire un technicien, il n’est pas temps de soumettre les joueurs à un rythme de travail intensif.
Vent de la division
Pendant que les joueurs font leur mise au vert, un vent de division souffle depuis quelques semaines dans la ville de Bangangté et ses environs. Il est orchestré par des anciens dirigeants du club au rang desquels l’ancien président Noutsa. Dans une interview accordée récemment par ce dernier au poste national de la Crtv, il a laissé entendre qu’il s’était époumoné seul pour faire monter l’équipe en première division. «Aujourd’hui le président est le seul qui sait comment le club est géré», a-t-il souligné. A bien scruter, la pomme de discorde serait le transfert du joueur Charley Fomen qui aujourd’hui évolue dans l’Olympique de Marseille en France. L’ancien président fait savoir qu’il a aussi appris, comme les supporters, que Charley Fomen a été transféré. «Rien n’a été versé dans les caisses de l’équipe qui restent encore vides comme le dit le trésorier.»
Dans la ville de Bangangté, ils sont nombreux à affirmer que Joseph Feutcheu aurait empoché, seul, la rondelette somme de 400 millions de francs Cfa représentant les frais de transfert du joueur. Ce que dément le président interrégional de la Panthère pour le Centre et le Sud, par ailleurs porte parole du président général. «Panthère n’est pas le club formateur de Charley Fomen pour empocher toute cette somme. Il ne faudrait pas que les gens continuent de parler de ce qu’ils ne connaissent pas», martèle t-il. De sources concordantes, les détracteurs de Joseph Feutcheu seraient en train de mettre sur pied des mécanismes pour bloquer la collecte des fonds en vue de la finale de la coupe du Cameroun. En fin de semaine dernière, une première assemblée générale extraordinaire, convoquée par le préfet, a échoué.
Sur près de 300 congressistes attendus, seuls quelque 30 étaient présents. On a noté les présences significatives du président Joseph Feutcheu, de Célestine Ketcha Courtes, maire de Bangangté et du préfet Mboke Godlive Ntua. Face à cette assistance, il a décidé de renvoyer le congrès à ce vendredi 31 juillet ; tout en espérant que toutes les forces vives du Ndé répondront présent afin de donner leur bénédiction à la Panthère. Au-delà de la collecte des fonds, il est question pour les fils du Ndé de se retrouver devant le préfet pour laver le linge sale en famille avant le jour «J». Depuis 1988, année où il avait disputé et gagné sa première finale de la coupe du Cameroun devant Racing de Bafoussam, c’est pour la deuxième fois de son histoire que le club du Ndé va descendre dans l’arène en vue de conquérir une deuxième couronne en coupe du Cameroun.
Blaise Nwafo à Bafoussam