Ce dimanche 22 novembre 2015, c’est un calme plat qui règne dans les rues de Bangangté peu avant le coup d’envoi de la finale de la coupe du Cameroun opposant l’équipe phare de cette ville à UMS de Loum. De l’un des rares passants, on apprend que c’est la conséquence du déplacement massif des habitants de Bangangté, allés acclamer leur club à Yaoundé. Dans une buvette située près de la gare routière, quelques personnes arborant les gadgets aux couleurs du Nzuimanto se sont rassemblées.
Plus le temps passe, plus les cœurs battent la chamade. Mais curieusement ici, l’on se montre sceptique, l’on croit qu’une victoire de la Panthère du Ndé relèverait d’un exploit.
« Avec tout ce qui s’est passé, nous ne croyons vraiment pas à la victoire. Sauf si Dieu est de notre côté », explique un supporter, faisant allusion à la préparation bredouillante de l’équipe. « Les dirigeants actuels se soucient plus d’eux, de leur avenir en politique qu’à celle de l’équipe », accuse un autre qui s’installe confortablement sur un casier.
Dès le coup d’envoi, tout le monde retient son souffle. Au bout nul de la première manche, beaucoup voient des signes positifs pour leur équipe. Et rêvent alors d’une victoire des hommes d’Emmanuel Ndoumbè Bosso. Mais ils sont désillusionnés quelques minutes seulement après la reprise lorsque Tchoumté est cloué par Nsameli à la 56ème minute. Immédiatement, le staff administratif est pointé en bouc-émissaire. Entre colère et dépit, de temps en temps noyés par des gorgés de bière, ces supporters poursuivent la rencontre lorsque l’espoir renait à la 87ème minute. Mais le penalty accordé à leur équipe est vendangé. Le petit bar commence à se vider. C’est de l’extérieur que la plupart apprendra la deuxième réalisation de UMS, inscrite dans l’ultime minute du temps règlementaire. Le rêve de la Panthère du Ndé est ainsi brisé pour seconde fois d’affilé.
A la fin du match, les rues de Bangangté sont restés désertes jusque tard dans la nuit.
Les regards sont désormais tournés vers le prochain championnat national Ligue 1. Mais avant son démarrage, plusieurs supporters rencontrés espèrent que les différentes élites du Ndé se trouvent pour une autopsie sans complaisance d’une équipe secouée par des guerres intestines.
Gaël Tadj, de retour de Bangangté