Accueilli en grande pompe à la Panthère Sportive du Ndé (le 23 janvier 2013), Hilaire Tchaha a fait son entrée dans le club phare du département du Ndé par le haut. Un conseil d’administration a suffi pour que, ce jeune chef d’entreprise soit porté de façon quasi-unanime à la présidence du conseil d’administration de la Nzuimanto. Les quarante millions de contribution promis au club auraient sans aucun doute largement influé la décision des administrateurs. Ces derniers n’ont pas hésité à détrôner la PCA en poste, Courtes Ketcha pour lui céder le fauteuil. Le Maire de Bangangté poussé à la sortie après plusieurs années de service s’est vu octroyer le poste de « présidente d’honneur ». Rien de plus qu’une sortie « honorable ». Quelques mois de règne ont permis au « Messi » proclamé et fièrement annoncé par les supporters de découvrir les réalités de la Fauve. Malgré sa longue expérience managériale, il ne réussira pas à redynamiser le club comme il l’aurait souhaité. Esseulé dans son projet de professionnalisation de la Panthère, il se sentira contraint de jeter l’éponge.
« Depuis le 23 janvier 2013, date de mon élection à la présidence du conseil d’administration de la Panthère, l’équipe m’a pratiquement été abandonnée. Personne ne contribuait à la bonne marche du club. De janvier à août, j’étais presque le seul à travailler pour le groupe qui jouait à la fois le championnat et la coupe de la confédération africaine. » Explique l’ancien PCA qui avoue avoir été soulagé par les subventions octroyées aux clubs d’Elites par l’ancien sponsor et l’Etat du Cameroun. « Excepté les subventions de MTN et de l’Etat du Cameroun, j’étais le seul administrateur à injecter de l’argent pour le fonctionnement de l’équipe durant cette période (janvier – août 2013). » Révèle l’homme d’affaire.
Ses véritables déboires à la tête de la Panthère commencent avec la transformation du club en société anonyme à objet sportif (SAOS). « Au mois d’août lorsque la Panthère Sportive est transformée en Société Anonyme à Objet Sportif, j’ai été confirmé à la tête du conseil d’administration. C’est à ce moment précis que l’équipe m’a complètement été abandonnée. Excepté le DG actuel et deux membres, aucun autre administrateur ne contribuait à la bonne marche du club. Porté par mon instinct de chef d’entreprise et animé par un esprit de réussite, il fallait absolument sauver la face. Pour ce fait, je me suis retrouvé dans l’obligation de m’entourer d’experts. D’où le recrutement des professionnels dans les domaines de la communication, du conseil sportif… Avec ces personnes, nous avons œuvré pour la restructuration de l’équipe. » Indique le chef d’entreprise.
Faire de la Panthère le Barça du Cameroun
« Notre vision était de rendre l’équipe autonome, ceci pour la simple raison que tous les ressortissants du Ndé sont des supporters de la Panthère. Nous avons sillonné les artères du pays afin de recenser les supporters de la Panthère capables d’apporter la modique somme de dix milles francs CFA par an au club. L’équipe de communication qui s’est lancée dans une campagne de sensibilisation des membres et sympathisants de la Panthère dans tout le pays a reçu l’accord de principe d’une cinquantaine de membres et sympathisants prêts à verser chaque année à la nouvelle SAOS un montant de dix milles francs CFA. Calcul fait et en restant modeste, on pouvait avoir un budget annuel de cinq cent mille francs CFA. Ce mode de fonctionnement qui voulait faire de la Panthère la propriété de tous les ressortissants du Ndé a été saboté par certains administrateurs qui tenaient à centraliser la gestion de l’équipe. Pour ces derniers, le club devait rester l’apanage d’un groupuscule de personnes. Chose inconcevable pour moi qui voulais une Panthère à l’image du Barça, où chaque « socios » a le droit de regard dans la gestion de l’équipe. » Révèle l’ancien PCA.
Des objectifs non atteints
Quand je prenais la tête de l’équipe, j’avais pour ambition de recruter des joueurs capables d’évoluer à la fois dans le championnat local et sur le plan africain. Nous avons effectué des recrutements sur l’ensemble du territoire. Malheureusement, les joueurs que nous avions recrutés n’ont pas eu le temps de se rôder. Nous avions pourtant bien démarré. A la seconde moitié de la saison, les sons discordants qu’on tentait de taire ont pris l’ascendant. Et, la sérénité du groupe a pris un coup. »
Copté par Courtes Ketcha
« Je suis arrivé à un conseil d’administration de la Panthère du Ndé, la présidente sortante (Courtes Ketcha) qui voulait démissionner m’a proposé de prendre la tête du conseil d’administration du club. Personne n’était prêt à assurer la relève. Après quelques heures de réflexion, j’ai accepté le poste en me disant que, c’était sans doute une belle occasion pour moi d’apporter ma modeste contribution à l’épanouissement du département. Ceci d’autant plus que, les administrateurs étaient dans la quasi-totalité d’accord. » Se souvient-il. Mais, au fil des mois, les idées et les projets du fils de l’ancien trésorier général de la Panthère (Tchaha père) lui vaudront quelques flèches de l’intérieur. Malgré tout ceci, celui qui se considère comme un fils du Ndé ne regrette pas de s’être investi pour le développement de son département. Il affirme que, s’il lui était demandé de reprendre la présidence du conseil d’administration de son club de cœur, il le referait. A une seule condition : « que l’ensemble des socios le lui demande. »