Au cours d’un point de presse le 22 juillet 2014, le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a présenté un aperçu des projets de nouveaux textes et statuts de l’association. Il s’agissait d’un moment-clé car cette rencontre avec la presse était en quelque sorte le déclencheur d’un contre-la-montre qui va couvrir les prochains mois, avec comme point d’orgue l’élection d’un nouveau président d’ici novembre 2014.
Une élection synonyme de dissolution du Comité de normalisation présidé par le Pr Joseph Owona. Au moment de la mise sur pied de cette instance par la Fédération internationale de football association en juillet 2013, trois missions lui avaient été assignées : la gestion des affaires courantes, la relecture des textes et l’organisation des élections. Avec la présentation des textes relus par les experts du Comité aux membres de l’Assemblée générale, instance chargée de les valider ou non en août prochain, on peut dire qu’on entame la dernière ligne droite avant, peut-être, le retour à la normale à la Fécafoot.
C’est donc l’occasion de jeter un regard sur le chemin parcouru par l’équipe du Pr Joseph Owona, au cœur des débats entre pro et anti-Comité. Sur la feuille de route, le constat est clair : le travail a repris au siège de la Fécafoot après une période de flottement post-élections. Mais, si la volonté de faire revivre le football jeune, par exemple, est manifeste, dans les faits, les actions se font encore attendre. Idem pour le football féminin abandonné à lui-même, faute de moyens. Sur les textes, certains ont trouvé le temps bien long. Abdouraman, président d’Etoile filante de Garoua, par exemple, a estimé en son temps que les huit premiers mois du Comité « étaient suffisants pour relire les textes et donc que le Comité a échoué dans sa mission ». Explication du Pr. Owona, appuyée par la Fifa, personne n’avait mesuré l’étendue du travail à abattre. « Ces textes sont comme des poupées russes. Quand tu touches un article, il faut revoir un autre et encore un autre, etc », avait alors déclaré le président du Comité de normalisation. Les projets de textes sont donc enfin là et l’organigramme prévoit qu’ils seront mis à la disposition des membres de l’Assemblée générale cette semaine. Dans tous les cas, les préalables se mettent progressivement en place dans la perspective de l’élection de novembre prochain.
Mais le Comité de normalisation ne sera certainement pas jugé seulement sur les nouveaux statuts et sur le Code électoral de la fédération ou sur l’organisation des élections. Parce que depuis un an, il a vécu quelques moments forts qui ont laissé des traces. Le passage du championnat d’élite de 14 à 19 clubs restera certainement dans les annales. Une décision, disons-le franchement, tirée par les cheveux, qui n’aura certainement pas aidé le football camerounais à sortir de son marasme. Une des justifications évoquées est de rendre les équipes plus compétitives mais on peut s’interroger sur le bien-fondé de cet objectif, d’autant plus que les textes ont été clairement violés. Mais, il y a surtout eu la gestion de la coupe du monde 2014 au Brésil. Un échec au vu de la campagne foireuse des Lions indomptables. Bien sûr, la Fécafoot a mis tous les moyens pour assurer une bonne préparation et participation de l’équipe fanion. Cependant, l’environnement autour de l’équipe, toujours aussi délétère, la gestion de l’affaire des primes ou encore ce match d’au revoir des Lions à Yaoundé, marqué par le refus des joueurs de recevoir le drapeau national, auront laissé des traces indélébiles.
Josiane R. MATIA