Au moment où le football du pays des Lions indomptables est en train de souffrir le martyre de son inorganisation, un média spécialisé en la matière s’est décidé, à sa manière, de le sortir des sentiers battus. Le concept des « Oscars du football camerounais » a été lancé en 2002. Comme l’a rappelé tout récemment son promoteur, Martin Luther Dongkeng, au cours d’une conférence de presse dans un hôtel de la capitale Yaoundé le 27 dernier, il s’agit de promouvoir, de valoriser et de récompenser les acteurs du football local évoluant au Cameroun
Ainsi, le Comité d’organisation que pilote Martin Luther Dongkeng, va au-delà de l’acteur principal qu’est le joueur sur le terrain, pour intéresser tous ceux-là sans qui le football ne devrait avoir toute sa plénitude : footballeurs, dirigeants, encadreurs, partenaires, médias….
« Le football est un. Il ne peut se jouer sans le joueur ni le dirigeant, sans l’entraîneur ni l’arbitre, sans le journaliste. Tel est le postulat de base. Pour cette raison ultime, il était temps d’en tenir le plus grand compte en le valorisant chez nous », notait le directeur de la publication de l’hebdomadaire Global football, producteur de l’événement, au lendemain de la première édition, en 2002.
Fonctionnement
Dans son fonctionnement, les « Oscars du football » sont devenus dynamiques, prenant en compte des critiques et suggestions émises par les uns et les autres, au lancement de l’édition la première. Question, indique le Comité d’organisation, de « tenter d’upgrader la notion d’excellence qui, cette année plus que jamais, doit commander nos actions pour davantage crédibiliser notre concours.»
Au cours de l’année footbalistique inaugurée par le championnat national de première division, des observateurs « avertis » listent dans chaque catégorie des « nominés ». Des bulletins de vote, distribués auparavant à un corps électoral précis et répandu dans toutes les dix provinces, sont collectés et dépouillés par un jury impartial qui, à son tour, rend public la liste des lauréats. Lesquels reçoivent, au cours d’un gala officiel dit « Dîner aux chandelles » une reconnaissance solennelle matérialisée par des trophées (« Globe d’or », « Globe d’argent » ou « Globe de bronze »), accompagnés d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Pour cette année 2004, le clou de la troisième édition est prévu pour le samedi 18 décembre à Douala, comme les années antérieures. On verra alors qui succèdera au Camerounais Marcus Mokakè, professionnel aujourd’hui à Sedan, après avoir illuminé de son talent le dernier championnat camerounais de football, sous les maillots de Canon de Yaoundé.
Meilleur joueur de la saison 2003, il remplaçait à la place de « Globe d’or » un certain Eric Ekounga, vainqueur de la première édition, aujourd’hui professionnel au Sc Lokeren en Belgique.
Parce qu’ils contribuent à valoriser et à relever le football camerounais, les « Oscars du football » sont appréciés et encouragés par les instances dirigeantes du football au pays de Roger Albert Milla. Iya Mohammed, le président de la Fécafoot parle alors « des bons fruits de notre rigueur ou un pas vers la modernité.»
Pour le ministre de la Jeunesse et des sports, Dr Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, l’initiative d’organiser des « Oscars du football camerounais » est « un idéal noble qui doit être suivi et pérennisé ». Car, explique-t-il, « autant il est indiscutablement indécent de se complaire dans la médiocrité et d’exhaler la tricherie et les raccourcis honteux qu’empruntent certains pour gagner, autant il est légitime d’encourager ceux qui, à force d’abnégation, de courage et de rectitude morale, ne ménagent aucun effort pour faire prévaloir le mérite et l’excellence.»
« Crack d’or »
Par ailleurs, c’est dans cette logique que le quotidien privé Mutations, en association avec la Fécafoot et une entreprise commerciale de la place, avait lancé il y a cinq années, le « Crack d’or », une distinction qui récompense les meilleurs joueurs du championnat de football de D1.
Pour l’édition 2003, après consultations de certains journalistes sportifs et des entraîneurs de première division, le dépouillement a eu lieu le 16 janvier au siège de la Fécafoot. La cérémonie de remise des récompenses aux lauréats, elle, a eu lieu le mardi 30 mars dernier, à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé. Marcus Mokakè a, une fois de plus, été confirmé comme le meilleur joueur de la saison 2003 au Cameroun. Une somme de 1 000 000 Fcfa lui a été remise.
En plus du « Crack d’or », le journal d’Haman Mana est dépositaire des « Bonus 3 ». Une prime de 300 000 Fcfa que reçoit tout joueur ayant inscrit trois buts au cours d’un match de championnat. Francis Oumar de Canon et Moussa Nadjaba de Racing ( joueur de Canon en 2004) sont les lauréats de 2003. Comme Marcus Mokakè, leur succession est ouverte…
Kisito M.NGALAMOU, ngalamou@camfoot.com