Pendant ses dix années de présence au sein des Lions, André Kana Biyik a joué un rôle essentiel pour tous les entraineurs qui l’ont eu, mais aussi pour son jeune frère.
« Pour moi, François a toujours été comme on dit, un œuf…A l’époque, je le trouvais très fragile, il n’avait pas ma mentalité, il avait une autre mentalité de gagneur sur le terrain et moi, mon devoir était de le protéger. Je l’ai toujours protégé contre des adversaires même avec mes propres coéquipiers. Je vais vous donner une anecdote. Je me rappelle d’un match Union contre Canon, en quarts de finale de la coupe du Cameroun…On avait à peine commencé le match, et on menait déjà par 2 buts à zéro. Sauf que par la suite, le Canon a égalité et même pris l’avantage. Frustrés de nous retrouver menés, nous sommes devenus nerveux. Certains de mes coéquipiers, dont Boyokino, avaient des interventions agressives avec François. Je suis allé le trouver et lui ait dit « Non non, tu joues le ballon, tu ne joues pas l’adversaire, tu dois y aller doucement ». C’est extraordinaire, surtout lorsque vous avez un frère aussi performant que le mien. Je peux dire que j’étais très heureux, et il m’a facilité la tâche en ce moment là ». Quelques années plus tard, lorsqu’on demande à Omam Biyik si le fait qu’il ait toujours eu la protection de son frère a eu un impact sur sa carrière? Il répond que « c’était important pour moi d’avoir du soutien, de la couverture. Si j’ai fait la carrière que j’ai pu faire, c’est parce que j’avais quelqu’un derrière moi, qui surveillait tout. Il a beaucoup investi sur ma personne, je le remercie et je continuerai à le remercier. Ce n’était pas important que pour moi, mais pour toute l’équipe. C’est un homme de caractère et il nous a sorti des situations difficiles plusieurs fois ».
Avec Roger Milla, Patrick Mboma et Samuel Eto’o, François Omam Biyik fait partie des 4 meilleurs avant-centres que le football camerounais ait connus.
Claude KANA, Consultant