Nominations dans l’encadrement technique des Lions, des Espoirs, des Lionceaux, des Lionnes et des Cadets, et à la direction technique nationale. Pour certains, ce sont des promotions que seul Pierre Ismaël Bidoung Mpkwatt, le ministre de la Jeunesse et des Sports, peut expliquer.
Les équipes nationales de football du Cameroun ont connu des changements inattendus mardi 11 mars. Dans l’équipe fanion, Lions indomptables, Joseph Omog, l’adjoint de Winfried Schäfer a été viré et remplacé par Martin Ntoungou Mpilé qui avait jusque là la charge des Lions Espoirs. On peut assimiler cette promotion de Ntoungou à une récompense. Les Espoirs que l’adjoint de Jean-Paul Akono a Sydney entraînait avec Emmanuel Ndoumbé Bosso viennent de se qualifier pour les Jeux africains d’Abuja. Ntoungou arrive chez les Lions indomptables avec Engelbert Mbarga, ex-entraîneur des gardiens de buts chez les Espoirs, Cadets et Juniors. Il va seconder à ce poste l’entraîneur adjoint Thomas Nkono. Selon nos sources, Nkono n’a été maintenu à son poste, que grâce aux pressions de la présidence de la République sur Bidoung Mpkwatt. “Le ministre voulait se débarrasser de Nkono. Il en avait déjà marre des plaintes contre lui”, explique une source au Minjes.
Promotion des médiocres
Chez les Lions Espoirs, Lucien Nanga qui avait la charge des Juniors devient entraîneur principal. Emmanuel Ndoumbe Bosso reste en poste comme adjoint. La nomination de Lucien Nanga est critiquée par bon nombre d’observateurs qui y voient la promotion d’un “frère du village” du ministre. Entraîneur principal des Lionceaux, Lucien Nanga n’a pas pu qualifier l’équipe pour la coupe d’Afrique des nations Juniors 2003 au Burkina Faso. Les Lionceaux avaient été éliminés par les Ivoiriens.
Pour remplacer Lucien Nanga chez les Juniors, le Minjes a fait appel à Souleymane Aboubakar, l’ex-entraîneur des Lionnes. Une autre promotion incompréhensible. Car Souleymane Aboubakar a son seulement mené les Lionnes à une débâcle à la Can féminine 2002 au Nigeria, mais aussi a été au centre d’une grande controverse. Des joueuses de l’expédition nigériane l’ayant accusé d’arnaque et autre escroquerie.
Sang neuf
Dans ce mouvement au sein des staffs techniques des équipes nationales, deux entraîneurs de haut niveau font leur entrée. Charles Kamdem, produit de l’Injs qui prend la place de Souleymane Aboubakar chez les Lionnes et Dominique Wansi, actuel entraîneur du Racing de Bafoussam, qui devient directeur technique national adjoint. Il travaillera sous Robert Corfou, directeur technique national (Dtn) en poste. C’est certes une “promotion” qui s’apparente à une “insulte” pour ce technicien qui a toujours occupé la fonction de Dtn. Robert Corfou, son nouveau patron, n’a pas prouvé jusqu’ici l’utilité de sa présence au pays des Lions indomptables, malgré un faramineux salaire qui avoisinerait les 10 millions de francs Cfa chaque mois.
On ne manquera pas de juger à court terme l’efficacité du réamenagement opéré par le ministre de la Jeunesse et des Sports. Mais d’emblée, on est sceptique. Les Lions indomptables ont-ils vraiment besoin de deux entraîneurs des gardiens de buts? N’a-t-on pas là multiplié par deux ces intrigues qui empoisonnent l’atmosphère au sein de l’équipe nationale et que les joueurs dont Lauren Etame et Raymond Kalla n’ont de cesse de dénoncer. Et puis, pour autant que celui-ci a encore la confiance de son employeur, pourquoi ne pas laisser le sélectionneur national choisir librement ses adjoints avec lesquels il se sentirait le plus à l’aise dans son travail? Ailleurs, dans les pays qui dominent le football, c’est ce qui se fait.
Le choix des entraîneurs… adjoints est une tâche trop petite pour accaparer tout un ministre qui a beaucoup mieux à faire dans la République.
Honoré Foimoukom