Les entraîneurs des sélections masculines et féminines U 23 du Cameroun, ont été appelés à s’expliquer sur leurs récentes éliminations des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Au cours d’une conférence de presse organisée à Yaoundé, ils étaient assistés par Tombi A Roko, le Secrétaire général de la Fédération camerounaise de football, et du Directeur technique national, Jean Manga Onguené.
Le football camerounais va mal, certains observateurs affirment même qu’il est au creux de la vague. Dans les éliminatoires de la Can 2012, les Lions indomptables sont mal partis, devancés de cinq points par le Sénégal, dans les éliminatoires de la Can 2012. Autre sujet d’inquiétude, l’élimination des sélections masculines et féminine U 23 ans, des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Il y a quelques mois, les Cadets se voyaient barrer la route de la Can par le Mali, et les A’ sortaient en quarts de finale du Chan, battus par l’Angola.
Triste bilan qui a poussé la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) à organiser une conférence de presse ce mercredi 20 avril à Yaoundé. Il était précisément question, de parler de la mésaventure de la sélection féminine à Malabo et de la défaite des Lions espoirs en Tanzanie. A cette occasion, le Secrétaire général de la Fecafoot, Tombi A Roko Sidiki, n’a pas fait de cadeau aux entraîneurs de ces deux sélections. «Nous demandons à nos entraîneurs d’être un peu plus sérieux. Ils sont tenus de faire appel uniquement aux joueurs compétitifs, c’est-à-dire, ceux qui jouent en clubs. Ce n’est pas normal qu’on fasse venir le troisième gardien de l’Olympique Marseille, qui n’a joué aucun match cette saison ».
Le Secrétaire général de la Fecafoot a prescrit aux entraîneurs des sélections cadets, juniors, A’ ou des Espoirs, de mettre l’accent sur les joueurs locaux, «ceux qui sont compétitifs parce qu’ils évoluent avec leurs clubs en championnat Mtn Elite One ou Mtn Elite Two». De plus, Tombi A Roko annonce que des entraîneurs de sélections nationales vont suivre, dans les prochains jours, un stage de remise à niveau…
De plus, la Fédération camerounaise de football a décidé de contractualiser les entraîneurs nationaux. Ce qui revient à dire, selon Tombi A Roko, qu’ils auront un statut fixant leur cadre de travail et les conditions de leur rémunération. Le fait d’avoir laissé les nationaux dans la précarité a ouvert la voie à toutes sortes de dérives, comme le monnayage des places dans la sélection, ce qui déteint évidemment sur la qualité des joueurs et du spectacle et par ricochet, sur les résultats.
Seulement, Dieudonné Nké émet quelques réserves sur ces belles promesses de la Fédération. Pour l’entraîneur de la sélection olympique, le Cameroun n’a pas eu la meilleure préparation. Il était question d’aller superviser la Tanzanie, mais, ce voyage a été annulé, dit-il. Chez les dames, par contre, le coach Enow Ngachu essaye de trouver des explications à la défaite de ses filles le week-end dernier, face à la Guinée-équatoriale. Il dénonce ainsi un climat d’animosité et des intimidations contre la délégation camerounaise, avant, pendant et après le match.
Les Lionnes, dont la dernière finale perdue 0-5, remonte en 2002, face au Nigeria, ont été privées ensuite de leurs meilleurs atouts offensifs. Plusieurs joueuses ayant pris part aux deux premiers stages, ont faussé compagnie à l’équipe, à la dernière minute, pour aller tenter une aventure chez les pros. Enfin, selon Enow Ngachu, le moral n’y était plus. Les Lionnes sont passées près d’un crash en allant livrer leur match contre la Guinée équatoriale. Et l’incident, selon le coach, les aurait traumatisé. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage !
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé