La lettre confidentielle envoyée par Henri Njalla Quan Jr, le désormais 4e vice-président suspendu de la fédération, à Samuel Eto’o lève un pan de voile sur le fonctionnement interne de l’institution. Membre du bureau, donc faisant partie des cinq personnes qui devraient être au fait de tout pour pouvoir prendre des décisions au nom du football Camerounais, il ne valait pas mieux qu’un membre hors bureau. Pour préciser sa déception, même le volet dont il était censé assurer les responsabilités, tout se passait sans lui.
Comment comprendre qu’un responsable du Marketing au sein du bureau ne soit pas au courant du montant des contrats de sponsoring ? Du montant des revenus et des dépenses ? Samuel Eto’o gère donc en solo tous les montants qui entrent et sortent de l’institution ? Comment est-ce que le budget d’une fédération est monté sans l’interaction des membres du bureau qui sont en fait responsables devant la loi ?
Verbatim du début du paragraphe intitulé Financial and administrative lapses de la lettre confidentielle de Njalla Quan Jr à Samuel Eto’o
Monsieur le Président, il s’agit d’un point très sensible mais important. Je ne vous rendrai pas justice, ni à moi-même, si je ne mentionne pas cet aspect particulier. Monsieur le Président, en tant que vice-président de la FECAFOOT et membre du comité exécutif, je suis dans l’ignorance de notre situation financière. Je suis sûr que beaucoup d’autres membres du comité exécutif partagent ce point de vue. Il semble qu’il n’y ait aucune transparence dans la circulation des informations relatives aux opérations financières et administratives. Lors de la dernière session du comité exécutif, un budget de 12 milliards de francs CFA équilibré entre les dépenses et les recettes nous a été présenté pour adoption pour l’année 2023. Avec ma petite expérience du monde professionnel, j’ai soulevé quelques observations. Tout d’abord, les réunions du comité exécutif et de l’assemblée générale qui devaient adopter ce budget se sont tenues au mois de mai, soit cinq mois après l’entrée en vigueur du prétendu budget. Cela signifie que ce budget a été présenté au comité exécutif et à l’assemblée générale comme une simple formalité, sans possibilité de débat ou d’amendement.
Lettre confidentielle de Njalla Quan à Samuel Eto’o – Page 12
Deuxièmement, il n’y a pas eu d’explication claire sur la façon dont nous sommes soudainement passés d’un budget de moins de 3 milliards sous nos prédécesseurs à un budget de 12 milliards.
Je comprends qu’il y a des retombées massives d’au moins 4,5 milliards de FCFA à la suite de notre participation à la Coupe du monde de la FIFA, Qatar 2022, mais les autres sources majeures de revenus n’ont pas été mises en évidence (à moins que j’en aies oubliées). Enfin, les copies physiques de ces budgets ne nous ont pas été présentées pour étude et propositions. J’ai soulevé ce point au cours de la réunion, mais j’ai été accueilli par un concert de regards suspicieux et une acceptation tiède de la part des personnes chargées de la présentation.
A ce jour, en tant que vice-président de la FECAFOOT, je n’ai pas de copie de notre budget approuvé pour 2023. Je ne connais pas non plus les principales sources de revenus et de dépenses de la fédération. Cela me met dans une position très difficile, me rendant (et peut-être d’autres membres) incapable de vous aider efficacement à prendre des décisions éclairées sur les questions financières et administratives.
Monsieur le Président, je vous avais déjà fait part de cette question après avoir éprouvé des frustrations pour obtenir des informations de certains directeurs et vous m’aviez dit que je n’étais pas censé obtenir ces informations d’un employé mais plutôt de vous les demander directement. Personnellement, j’ai trouvé cela très contradictoire et étrange étant donné qu’après les plaintes précédentes que je vous avais soumises concernant la rétention d’informations vitales et le manque de respect de la part d’employés, vous les avez balayées d’un revers de main et vous m’avez dit en termes clairs que vous étiez fatigué de mes plaintes et que je devais prendre mes responsabilités en tant que président.