Actuellement à Yaoundé, la milieu de terrain vice-championne d’Afrique passe ses journées à s’entraîner, et les week-end, à jouer avec des hommes. Nous l’avons rencontrée au stade militaire. Elle venait de remporter un tournoi organisé par le ministère du tourisme. Dans cet entretien, elle explique les raisons pour lesquelles elle n’a pas encore quitté la capitale camerounaise. Si son transfert en Chine est sur le point d’échouer, la Lionne Indomptables pourrait bien déposer ses valises en Europe.
Qu’est-ce qui explique la présence de la joueuse internationale que vous êtes, à un tournoi organisé par le ministère du tourisme camerounais ?
Du fait que je sois encore au pays, j’essaie de garder la forme en jouant de temps en temps avec les garçons. C’est un tournoi que je ne connaissais pas jusqu’à ce jour. C’est un ami à moi qui m’a invitée à venir regarder son équipe disputer la finale, ou si je voulais, jouer avec ses coéquipiers. Etant une footballeuse de métier, je me suis dit qu’il n’est pas possible que je vienne dans un stade seulement pour regarder les autres jouer. Alors j’ai mis mes crampons. J’avoue que je suis heureuse d’avoir pu disputer ce match, et que nous ayons remporté le trophée.
Vous n’avez pas peur de vous blesser, quand vous jouez avec des hommes ?
Pas du tout. J’ai commencé à jouer au football avec les garçons. Je me sens même plus à l’aise avec les garçons. Mais, je fais le maximum d’effort pour éviter les contacts physiques. Je n’ai pas la force d’un homme, alors je me base beaucoup plus sur ma principale qualité : la technique. Je ne suis pas de ceux ou celles qui doivent faire beaucoup d’efforts physiques dans un stade. Je joue d’une manière assez simple avec comme missions principales, de construire le jeu au milieu de terrain, et donner de bons ballons à mes coéquipiers et coéquipières afin de leur permettre de marquer et nous offrir la victoire.
Que fait Géneviève Ngo Mbeleck au Cameroun ? C’est quoi votre actualité ?
L’année dernière, j’étais au FC Minsk et je suis rentrée au Cameroun, à cause de beaucoup de problèmes, notamment de salaire. Je suis venue préparer la Coupe d’Afrique (2016, Ndlr.) et j’ai rejoint le club local de Louves Minproff. Or après cette Coupe d’Afrique, j’ai été approchée par le même agent que Gaëlle Enganamouit, Nchout Ajara et Onguéné. Celui-ci m’a demandé d’attendre encore un peu au Cameroun. On a eu un contrat en Chine avec un club de deuxième division, mais il y a eu un retard dans les négociations. C’est pour cette raison que je suis encore au Cameroun. En même temps, j’ai des propositions en France, aux Etats-Unis et en Suède. J’attends juste le prochain mercato.
En attendant ce mercato, que faites-vous de vos journées ?
Je m’entraîne chaque jour. Le matin je travaille seule, le week-end je joue des matchs de 2-0 avec des garçons, et quand c’est possible je m’entraîne aussi avec l’équipe de Louves Minproff. Il faut bien que je maintienne la forme. J’ai juste peur de recommencer à jouer avec un club local et que celui-ci ne m’accorde pas de libération lorsqu’il y aura une proposition à l’étranger.
Par Arthur Wandji