Footballeur anonyme des années 80, Martin Ndtoungou Mpilé, le coach des Lionceaux Indomptables s’est mué en technicien aux excellents résultats.
Martin Ndtoungou Mpilé est un passionné de football. Comme pratiquant, il a, dans les années 80, évolué au poste de défenseur central dans des équipes sans envergure de seconde division. Un peu gêné d’avoir eu un destin malheureux comme joueur, il entame vers les années 90, une carrière d’entraîneur de football, après une formation à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports (promotion 1985) et à Leipzig en ex-RDA (1987). Sous sa nouvelle casquette, ses séjours successifs à Fogap FC de Yaoundé, AS Océan de Kribi, et même dans certains clubs d’élite (les mythiques Union sportive de Douala ou Canon de Yaoundé) comme coach d’appui, se sont soldés par des résultats moyens, aucun titre remporté sur le plan national en 25 ans environ de carrière de technicien. Un palmarès viege qui l’a souvent exposé aux critiques des abonnés des stades du pays.
C’est plutôt sur le plan international que Martin Ndtoungou Mpilé, 53 ans, a connu des succès retentissants. Alors sélectionneur des Lions Indomptables Espoirs, il remporte la médaille d’or des Jeux Africains 1999 à Johannesburg. D’une pierre deux coups, ses hommes sont qualifiés pour les Jeux Olympiques de Sydney (2000). Pour cette expédition australienne, il est relégué au poste d’entraîneur adjoint, au profit de son compatriote Jean Paul Akono. Toujours est-il qu’au bout du tournoi de football de ces JO, la médaille d’or remportée par les Lions des moins de 23 ans, va amener le public sportif à lui rendre aussi un vibrant hommage : « C’est lui le véritable bâtisseur de cette équipe championne olympique pour la première fois de l’histoire des Lions. »
Toujours dans l’ombre de Jean Manga Onguené, alors chargé des Lionceaux (moins de 20 ans), Martin Ndtoungou Mpilé fait partie du staff qui remporte la médaille d’or de la CAN juniors au Nigeria (1995). Il va également servir au sein de la sélection fanion, comme adjoint de l’entraineur Allemand Winfried Schäfer au lendemain de la CAN 2002, puis sera l’un des membres du quatuor mis sur pied à la hâte fin 2009 suite à la démission inattendue de Martin Otto Pfister. Trois fois médaillé d’or des Jeux Africains, quart de finaliste des derniers Jeux Olympiques, il est également reconnu à l’actuel sélectionneur des Lionceaux juniors, un talent de formateur et de fin détecteur.
« Il est un très bon formateur. Quand il était entraineur des Lionceaux minimes, il a amené au tournoi de Montaigu, Nikolas Nkoulou, Georges Mandjeck et Benjamin Moukandjo. Tous étaient en formation sous ma direction à la Kadji Sport Académie, raconte Michel Kaham, ancien sélectionneur national et directeur du centre de formation KSA de Douala. De retour, c’est lui qui me convainc de lancer les trois joueurs en compétition organisée par la Fécafoot un peu plus tôt, alors qu’on ne prévoyait de le faire que deux voire trois ans plus tard. C’est pour vous dire la bonne vision qu’il a dans ce domaine. »
Technicien à ; la voix rocailleuse qui ne laisse personne indifférent, l’air timide, Martin Ndtoungou Mpilé a été plusieurs fois cité comme successeur désigné de l’Espagnol Javier Clémente à la barre de la sélection fanion. « J’ai travaillé avec lui dans le staff de quatre entraineurs désigné pour remplacer Otto Pfister. Ndtoungou Mpilé est quelqu’un de très honnête, de sérieux, qui écoute et qui aime son travail. Sincèrement, c’est l’une des grandes satisfactions dans l’encadrement technique au Cameroun. Il y a rarement de bruit autour de ses sélections de joueurs. Il a fait ses preuves et je pense qu’on peut lui faire confiance même au plus haut niveau. Il a les armes et la compétence pour entraîner les Lions seniors », affirme Michel Kaham.