«Décidément, on ne fera plus le travail qui a été prévu». Ce membre du staff technique de la sélection nationale de football féminin du Cameroun cache mal son mécontentement. En principe, les Lionnes Indomptables devaient quitter le Cameroun samedi (le 20 septembre) dernier pour la Zambie où l’équipe est supposée entamer la dernière phase de préparation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) prévue du 11 au 25 octobre en Namibie.
«Pour nous, le stage en Zambie est une sorte de stage d’acclimatation. Ce pays étant proche du pays organisateur, on devrait y avoir les mêmes conditions climatiques. L’objectif visé était de permettre à nos joueuses d’être prêtes longtemps à l’avance», ajoute notre informateur, toujours selon qui, le Cameroun avait prévu d’affronter en Zambie, la Namibie et la Tanzanie, en amical, dans des matchs en aller et retour. Mais cela risque de ne plus être possible. Gabrielle Aboudi Onguéné et ses coéquipières sont toujours au Centre d’excellence de la Confédération africaine de football (Caf) de Mbankomo, près de Yaoundé, la capitale camerounaise.
Des professionnelles dans la tanière
Du coup, Enow Ngachu n’a pas le choix, il faut se réajuster face à cette improvisation. «On n’a pas vraiment d’autres alternatives. On n’a pas pu voyager samedi pour la Zambie, mais ce n’est pas une raison pour arrêter le travail. Nous sommes toujours à Mbankomo, et on continue de travailler sereinement et dans de très bonnes conditions», précise le patron de l’encadrement technique des Lionnes Indomptables. Selon ce dernier, les autorités en charge du sport et du football camerounais «sont en train de régler les derniers détails pour notre voyage. Nous allons toujours aller en Zambie», disait-il, jeudi dernier. Seul problème : une date n’a pas encore été officiellement définie. «Nous ne savons pas encore quand nous irons, mais nous irons», ajoute le technicien camerounais. En attendant, l’effectif s’est étoffé avec l’arrivée en semaine, de quelques joueuses professionnelles. L’on parle entre autres de Cathy Bouh Djou des Rivers Angels du Nigeria, Annette Flore Ngo Ndom, gardienne de buts de Fc Union Nove Zamky de Slovaquie, Christine Manie de Negra Resita de Roumanie et Michèle Ngono Mani de Claix en France qui ont toutes rejoint la tanière des Lionnes.
Parmi ces joueuses professionnelles camerounaises, d’autres n’ont pas encore été libérées par leurs clubs respectifs. Et pour cause : «la Can ne rentre pas dans le calendrier Fifa». En plus, «ce sont des joueuses professionnelles qui évoluent dans des championnats professionnels. Et en tant que tels, il n’existe aucun club européens capables de libérer des joueuses pour une durée de deux semaines. C’est compréhensible», signale encore Enow Ngachu. Dans ces délais, la cohésion avec les professionnelles sera-t-elle possible ? «Ce sont des professionnelles. Ce qui veut dire qu’actuellement elles sont en compétition. Je pense qu’en l’espace de quelques jours avec nous, elles vont vite s’adapter», a t-il répondu. Pour mémoire, le Cameroun est logé dans le groupe B en compagnie du Ghana, de l’Afrique du Sud et de l’Algérie.
Arthur Wandji