Le président du Comité citoyen pour le redressement du football camerounais dit sa détermination à faire respecter les textes dans le processus électoral à la Fécafoot, par tous les moyens de droit.
Quel commentaire faites-vous de la lettre du ministre des Sports autorisant la Fécafoot à poursuivre le processus électoral ?
C’est une grande surprise pour moi, surtout pour le sentiment qui m’anime, pour la première fois dans ma vie. J’ai un peu honte et j’ai même très honte d’être Camerounais. Lorsque l’Etat fait une telle reculade, capitule devant de telles injonctions face à un individu, pas de la Fédération camerounaise de football, mais bien d’une seule personne. Quatre vice-présidents de la Fécafoot se sont désolidarisés, y compris le président de la Ligue professionnelle. Il y a 600 clubs amateurs au Cameroun qui se désolidarisent du président de la fédération actuelle et de ses compagnons, je ne sais pas ce qui reste de la fédération, puisqu’elle est composée de ces associations que sont les clubs et la Ligue professionnelle. Je ne comprends pas comment cette injonction (de la Fifa, ndlr) a fait reculer le ministre. C’est tout un peuple qui se sent trahi. Ça ne fait pas honneur à notre pays. Je suis triste de constater que le ministère s’apprête à cautionner cette mascarade que la Fécafoot s’apprête à organiser pour maintenir à sa tête des gens, qui ont noyé notre football. Je suis triste.
On vous a vu vendredi dernier en compagnie de Bell, Milla et Mayebi. Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour atteindre vos objectifs ?
Nous n’allons pas rester les bras croisés. Il faut qu’on respecte les propres textes de la Fécafoot. Nous l’avons déjà dit, nous ne pouvons pas aller à une élection où des gens ont disqualifié les principaux acteurs du football. C’est une élection où nos adversaires ont déjà 60% du corps électoral avec eux. Il y a 40% de membres tacitement reconduits et près de 20% d’autres qui sont nommés. Nous allons continuer à nous battre avec tous les moyens de droit pour que cette mascarade ne se réalise pas. Nous allons essayer de convaincre les autorités et même la Fifa. Nous avons d’autres stratégies à nous. Je ne sais pas ce qu’on est allé raconter à la Fifa. Mais nous travaillons. Il s’agit du football et du Cameroun. Nous n’accepterons pas cette forfaiture.
Depuis la tombée de cette décision du ministre, est-ce que vous vous êtes revus ?
Nous sommes en concertation par téléphone. Nous entendons rencontrer M. le ministre comme c’était prévu pour lui dire notre détermination à ne pas accepter cette mascarade. Ce n’est pas normal. La fédération n’est pas un individu. Si vous avez quatre de vos vice-présidents qui se désolidarisent de vous au sein du Comité d’urgence qui gère la fédération, c’est que le bureau exécutif ne peut plus se tenir, ni l’assemblée générale. C’est le Comité d’urgence qui gère la fédération, statutairement et dans ce Comité d’urgence, sur dix membres, il y a six qui se désolidarisent.
Avez-vous rencontré ces vice-présidents qui se sont désolidarisés ?
Nous n’avons pas besoin d’avoir des contacts avec eux. Leur correspondance a été envoyée à la Fifa et au ministre des Sports. Nous contestons ce qui se passe et les clubs amateurs s’apprêtent à agir dans le même sens. Et puis, il y a une décision d’une juridiction de recours du Comité national olympique et sportif du Cameroun, qui a demandé la relecture des textes. C’est une décision qui s’impose, parce que le Comité national olympique et sportif du Cameroun est au-dessus de toutes les fédérations. Je ne vois pas ce qui peut justifier que ces élections prospèrent dans ces conditions-là.
Entretien mené par A.T. à Yaoundé