Le Brésil est une terre de football, une terre liée par la culture, l’histoire et le climat, à l’Afrique et en particulier au Cameroun. Mais le Brésil n’a pratiquement jamais réussi au Cameroun. On se souvient encore de l’été 2014 où Les Lions Indomptables, avec une équipe XXL, conduits par le mythique Samuel Eto’o, se faisaient massacrer, au propre comme au figuré, lors du Mondial Brésilien. C’est toujours lors d’une coupe du monde, mais cette fois-ci de la catégorie des moins de 17 ans, que les jeunes Lions, se sont faits épiler. Thomas Libiih, le sélectionneur, fait le bilan.
Quels enseignements tirez-vous de cette expérience en Coupe du Monde ?
« Je pense que c’était une aventure merveilleuse. Je tire mon chapeau aux gamins qui se sont battus et ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Je pense que ce que nous avons appris ici nous servira. On va rentrer à la maison pour essayer de mettre en pratique les enseignements afin de faire avancer les choses. Je pense qu’on n’a pas démérité mais bon, le haut niveau c’est autre chose. Ça demande beaucoup de concentration et une éducation assez profonde. Les gamins manquaient un peu de rythme. Un travail a été fait en amont mais je pense que ce n’était pas suffisant pour participer à une Coupe du Monde.
Quittez-vous cette compétition avec des regrets ? Quel a été le tournant de cette compétition ?
Le tournant est le Tadjikistan mais à mon humble avis, quand on regarde les trois matchs, tous nos adversaires ont été mis en difficulté. Je pense que c’est aussi ça la haute compétition. Il faut toujours être présent et concrétiser ses occasions quand il le faut.
Avez-vous constatez des manquements au niveau de la préparation de ce tournoi ?
Au niveau de la préparation, nous n’avons pas eu calibres (grandes équipes, ndlr) qu’il fallait pour pouvoir atteindre le haut niveau. Je peux prendre pour exemple le stage en Turquie où physiquement nous n’étions pas prêts. Malgré tout, nous n’étions pas loin de réaliser une performance. On fait ce qu’on peut à notre niveau.
Au regard de la tournure des événements, avez-vous regretté de ne pas avoir pris les joueurs de la diaspora ?
Parler des joueurs de la diaspora serait un peu de trop. Pour moi, les joueurs de la diaspora n’étaient pas au niveau de ceux qui sont là. Je ne pouvais pas outrepasser le décret du Chef de l’Etat. De là à regretter, je dis non. Je pense que les joueurs qui sont là le méritent et sont plus forts que ceux qui étaient avec nous.
Est-ce que les problèmes de primes ont été résolus aujourd’hui ?
Tout le monde est au courant de ce qu’il se passe mais personne ne veut se prononcer. Je suis toujours le bouc-émissaire car j’arrive à dire un certain nombre de choses. Dans quelques temps, je déciderai si je m’arrête ou si je continue car c’est délicat de gérer des gamins et d’être confronté à de multiples difficultés surtout dans ce domaine. Toutefois, le regret est ailleurs. Il n’y aucune politique, aucune organisation. C’est très embêtant.
Avez-vous des craintes au niveau de votre avenir au sein de cette sélection ?
Pas du tout, c’est le dernier de mes soucis. Je travaille dans les sous-quartiers de la république avec des gamins sans contrepartie. Je ne suis pas payé. J’ai 430 jeunes, 5 équipes en Ligue. Je me bats pour le football car le football m’a tout donné.