L’affiche de rêve a accouché d’une souris. Le Cameroun et le Brésil ont fait match nul dans la deuxième rencontre du groupe C, jeudi 14 août 2003 à Tampere (1-1). Les Africains ont ouvert le score d’entrée dans leur premier match du Championnat du monde U-17 de la FIFA, Finlande 2003, mais ils ont vite été rejoints au score par les Brésiliens. Réduits à dix juste avant la pause, puis à neuf en fin de seconde période, ils ont tenu un siège dont le Brésil, en panne de réussite, n’a pas su profiter.
Rien ne le suggérait, tout au plus l’absence de maillot floqué « 17 », mais la rencontre rappelait forcément celle de la Coupe des Confédérations de la FIFA, France 2003, jouée à peine deux mois plus tôt. D’entrée, le Cameroun prit le Brésil à la gorge. Il fallut pour cela un très bon travail collectif, suivi d’un contrôle et d’un centre en retrait de Jean Mbouemboue pour Joseph Mawaye qui, dans la surface, ouvrit le score en force (1-0, 5’).
Le Cameroun avait pris le dessus sur une équipe du Brésil que Paqueta, son entraîneur, devait juger « nerveuse pendant les vingt premières minutes et moyenne jusqu’à son égalisation ». Celle-ci intervint alors que sur le flanc droit le défenseur latéral Leo et l’attaquant Abuda donnaient le tournis à la défense camerounaise. C’est en toute logique que vint de la droite le centre qui allait équilibrer les débats. Un coup franc du capitaine Joao trouva Abuda, lequel n’eut pas besoin de sauter pour piquer sa tête et trouver le chemin des filets, esseulé dans une défense du Cameroun apathique (1-1, 39’).
Le tournant du match fut la sortie d’Etoundi Mbia consécutive à son deuxième avertissement, synonyme d’expulsion. « Ce sont des enfants, plaida le coach du Cameroun Anatole Abee. Ils se jettent sur les ballons parce qu’ils ne sont pas encore très mûrs, mas ce n’est pas volontaire ».
Winnie Schaefer et Roger Milla étaient présents au match. Le « Lion indomptable » de légende alla trouver les joueurs dans les vestiaires, à la mi-temps. « Je leur ai dit de jouer le plus simplement possible, dit-il plus tard, au lieu de faire un peu n’importe quoi, comme ils ont fait après avoir marqué si vite. Même à dix, on peut encore gagner un match ! »
Juste après la pause, le gardien camerounais Oumarou Idrissou du effectuer un arrêt réflexe devant Evandro puis, mal sorti, il remercia Armand Ebanda. Sur sa ligne, la tête du défenseur venait de sortir un ballon qui prenait la direction du but, resté désert (46’). Ça chauffait pour le Cameroun et ce n’était que le début d’une période à sens unique pour le Brésil, très en jambes mais en mal de réussite.
Arouca lança Jonathan dans un trou de souris mais son tir passa de peu au-dessus (61’). C’était fort bien joué. Plus tard Idrissou passait quelque peu à travers et là encore le Cameroun frisa la correctionnelle. Le jeu se durcit alors sensiblement –on en était déjà à cinq jaunes et un rouge- et l’expulsion de Gilbert Momo allait condamner les neuf Africains à tenir un siège.
Réorganisés en un 5-2-1 archi défensif, ils eurent de la chance de ne pas encaisser ce tir d’Evandro, bien malheureux jeudi soir (72’), ou bien cette reprise acrobatique d’Abuda qui flirta avec le montant (88’). Pêché de jeunesse, pour Paqueta. « C’est un peu d’égoïsme, de précipitation, mais mes joueurs sont jeunes. C’était leur premier match, ça ira mieux au deuxième ». Face au Portugal, les Brésiliens seront dos au mur. Quant aux Camerounais, ils auront fort à faire pour venir à bout du surprenant Yémen. Réponses dimanche, à Tampere.