Coup de tonnerre à l’Estádio Mineirão de Belo Horizonte. Le Brésil, pays hôte de la Coupe du monde 2014 s’est fait éliminer de sa compétition, cruellement douché à l’eau froide mardi soir par la Nationnalmannschaft 1-7, dans la première affiche des demi-finales de ce mondial. Personne pourtant n’a vu venir, même pas le sélectionneur brésilien Luis Felipe Scolari, qui avait choisi de faire confiance au jeune Dante, en l’absence de Thiago Silva suspendu, pour épauler David Luiz dans l’axe de la défense brésilienne.
Le joueur bavarois, jamais utilisé depuis le début de la compétition faisait son baptême du feu dans le tournoi à travers cette rencontre, et avait du mal à communier avec son vis-à-vis de la charnière centrale pour empêcher le déluge brésilien.
Le bateau naufragé a pris beaucoup d’eau et le match était plié dès la première manche. C’est d’abord l’avant-centre de la Nationalmannschaft, Thomas Muller qui sonne le tocsin en ouvrant la marque à la 11e minute (0-1). C’était alors le début du récital, bien suivi par le doyen Miroslav Klose qui doublait la mise (0-2, 23e) et portait à seize son compteur-but dans l’histoire de la Coupe du monde. Il bat ainsi le record du Brésilien Ronaldo, qui était jusqu’à lors détenteur du record avec quinze réalisations. Les joueurs de Joachim Low poursuivaient leur festival, et l’artillerie offensive allemande se faisait aider par son milieu de terrain ultra-offensif. Toni Kroos s’invitait par deux fois au bal (0-3, 24e et 0-4, 26e), puis Sami Khedira venait enfoncer le clou (0-5, 29e). Les coéquipiers de Philippe Lahm, insatiables, regagnaient les vestiaires avec cet avantage de cinq buts d’écart, outre une qualification quasiment acquise.
La deuxième manche est la confirmation de cette qualification pour les Allemands, et la suite du supplice de la sélection auriverde. Le technicien allemand se la coule douce et procède aux ajustements tactiques, plus conséquents que ceux opérés par Luis Felipe Scolari qui croiyait à un retournement de situation avec les entrées de Paulinho (Fernandinho) et de Ramires (Hulk). Que non ! André Schürrle, entré en jeu coté-allemand se montre plus efficace et assomme lui aussi un coup de massue à Julio César qu’il bat pour la sixième fois de la soirée (0-6, 69e), avant de mettre un dernier pour la route de la finale à la 79e minute pour le 7-0. Le scénario est incroyable, et le pays organisateur est pitoyable. Les joueurs sont tombés en pamoison sur la pelouse, les encadreurs sont décontenancés et le public pleure à chaude larme son Neymar «d’amour», dont l’absence dans ce match a eu plus qu’un impact psychologique. Son coéquipier Oscar parviendra néanmoins à cueillir un maigre but pour baroud d’honneur dans le match is time. Le Brésil sort par un portillon, l’Allemagne se ménage une place en finale, en attendant de pied ferme son adversaire, qui sortira du duel entre l’Argentine et la Hollande ce Mercredi.
Armel Kenné