L’Afrique a quitté le Coupe du monde de football 2014 après seulement dix-neuf jours de compétition. Deux des cinq représentants du continent ont définitivement regagné la maison lundi dernier après avoir échoué en 8ès de finale. Le Nigéria et l’Algérie ont respectivement été sortis par la France et l’Allemagne, alors le Cameroun, la Cote d’Ivoire et le Ghana se sont fait éliminés dès le premier tour, pour des raisons aussi diverses et variées pour les uns que pour les autres. Ces cinq ambassadeurs africains, tous présents à l’expédition sud-africaine en 2010 n’ont pas fait mieux qu’il y a quatre ans où le Ghana était parvenu en quart de finale.
Et si cette année on espérait mieux en atteignant au moins le dernier le carré, l’on n’a pu se contenter que de deux places en 8ès de finale, une bonne première dans l’histoire. Puis chut ! Tous les fauves sont tombés dans la jungle, puisqu’ils n’étaient pas préparés à chasser longtemps. La chasse continue. Pourtant, ils sont rentrés dans leurs torpeurs et attendent la prochaine partie dans les quatre prochaines années.
Lions indomptables : Humiliation à nulle autre pareille
L’équipe nationale du Cameroun est la première des cinq nations africaines à avoir quitté la coupe du monde, «Brésil 2014». Samuel Eto’o et ses coéquipiers se sont faits éliminer au premier tour, après trois défaites, respectivement face au Mexique (0-1), à la Croatie (0-4) et face au Brésil (1-4). Ces échecs cuisants font du Cameroun, dernière nation sur les 32 nations engagés dans le tournoi, avec neuf buts encaissés pour un seul inscrit. Les Lions ont fait pire qu’en 2010 où ils avaient terminé 31e/32. Les individualités camerounaises au rendez-vous brésilien n’ont pas satisfaits les espoirs nourris avant ce mondial. Eto’o, Aboubakar ou encore Alexandre Song qui étaient les valeurs les plus précieuses du groupe de Volker Finke, l’entraineur national, ne sont pas sortis du lot. Le premier aligné uniquement sur le match face au Mexique n’a pu se tirer qu’avec un tir sur le poteau, alors qu’Aboubakar Vincent, considéré comme porte étendard de la relève n’a pas donné une once de satisfaction après deux matchs disputés. Song lui, s’est illustré par sa barbarie en rouant de coups ses adversaires sur l’aire de jeu. Il a d’ailleurs par son attitude, sonné l’élimination d’un groupe déjà implosé par guéguerres administratives et les égos de joueurs.
Eléphants : Le rêve s’estompe en un laps de temps
La Côte d’Ivoire a cru en la qualification pour les 8ès de finale jusqu’au bout. Et avant la faute du jeune Giovanni Sio sur Giorgio Samaras en plein cœur de la surface de réparation ivoirienne dans son troisième et dernier match de poule contre la Grèce, les Eléphants avaient encore leur destin en main. Le sort des Ivoiriens sera scellé sur cette faute dans le money-time, et ils se retrouvent ainsi éliminés à cause de leur manque de concentration. Les Eléphants quittent la compétition avec trois points, et malgré leur participation pour le moins honorable, ils ne réussiront toujours à franchir le deuxième tour après trois participations consécutives en coupe du monde (2006, 2010 et 2014). Déçu de cette expérience manquée, le sélectionneur ivoirien, Sabri Lamouchi a même rendu son tablier à la suite de son élimination. L’aventure ivoirienne était d’autant plus décevante que la génération actuelle sur la porte de sortie n’a toujours pas réussi à récolter le fruit de ses efforts depuis plus d’une décennie.
Black Stars : 2014, pire que 2010…
Son engagement et sa détermination à l’épreuve brésilienne aurait permis au Ghana d’aller au moins au deuxième tour de la compétition, si les problèmes de primes ne s’étaient pas également invités sur sa table. Et ce malentendu entre autorités et joueurs a créé un climat un brin délétère dans le groupe, et ça allait dans tous les sens. La conséquence directe sera l’expulsion de Suley Muntari et de Kevin-Prince Boateng, deux joueurs cadres et titulaires pour leur insubordination. Ces deux derniers ne prendront pas part au dernier match –capital- contre à l’Allemagne. Face à une sélection de la Mannschaft prenable, les Black Stars se contentent d’un nul (2-2), et récoltent deux points sur l’ensemble de leurs prestations, pas suffisants pour rêver de 2010 où ils avaient échoué en quart de finale.
Super Eagles : Infectés par le syndrome de primes
Les champions d’Afrique ont eux aussi été infectés par le syndrome de primes impayés à la veille de la préparation de leur 8è de finale contre la France. Ils ont même passé une journée sans séance d’entrainement, et n’ont repris du service qu’après que leurs primes aient été réglées. Il est clair que les finances relèvent de l’extra-sportif, mais lorsqu’ils constituent déjà une préoccupation dans un groupe, elles ont tendance à détourner les acteurs de leurs objectifs. En dépit de tout ceci, Obi Mikel, Emeniké, Ahmed Musa, Onazi et surtout Vincent Enyeama auront tenu la dragée haute, et ont valablement représenté le continent à ce rendez-vous brésilien, malgré une élimination surprenante en 8è finale face à la France lundi dernier (2-0). Les Nigérians ont démontré qu’il faudra compter avec eux dans l’avenir à l’échelle internationale, mais ce sera désormais sans son capitaine, Joseph Yobo, qui a annoncé sa retraite internationale juste après l’élimination de son pays.
Les Fennecs tombent avec les honneurs
L’observatoire de football du Centre international d’études de sport en Suisse avait misé uniquement sur le Nigéria pour passer le tour préliminaire. Mais, c’était sans compter sur les Fennecs d’Algérie qui ont séduit le monde par leurs prestations chatoyantes et leur jeu alléchant. Les amis d’Islam Slimani, sans doute le meilleur joueur algérien de cette expédition brésilienne, ont franchi le cercle des seize meilleures nations du monde, et réalisaient ainsi un exploit en atteignant ce stade de la compétition pour la première fois de l’histoire, sous l’égide du sélectionneur Bosniaque, Vahid Halilhodzic, qui a immédiatement fait ses adieux à la sélection algérienne après cette élimination. La première nation africaine au classement Fifa du mois de juin dernier tombait face à l’Allemagne aux prolongations (2-0), après avoir sérieusement collé la Mannaschaft comme une sangsue.
Armel Kenné