Les hommes de médias aussi bien nationaux qu’internationaux sont refoulés sur les chantiers concernés par la visite d’inspection de la Confédération africaine de football. Une instruction des inspecteurs de la CAF eux-mêmes.
« Le protocole de la CAF est strict : les journalistes ne seront pas admis aux différents sites de la Coupe d’Afrique des nations, Cameroun 2019, pendant la durée de la mission d’inspection du Cabinet, Roland Burger ». L’information avait déjà circulé. Mais quelques journalistes, guidés par leur engagement professionnel ont décidé d’effectuer le 12 janvier dernier, une descente sur le chantier du Complexe sportif d’Olembe où les inspecteurs de la Confédération africaine de football ont démarré leur visite d’inspection. Mal leur en a voulu. Salariés des organes nationaux et internationaux, publics ou privés, ils ont tous été refoulés à l’entrée du site qui va abriter le stade Paul Biya, retenu pour accueillir le match d’ouverture et la finale de la CAN camerounaise de juin-juillet 2019. « Quand nous sommes arrivés, munis de nos cartes de presse, badges professionnels, caméras et appareils de photographie, nous pensions avoir suffisamment d’arguments pour convaincre les inspecteurs de la CAF de nous laisser capturer quelques images de leur passage à Olembe », raconte un journaliste. « Mais visiblement ajoute un autre, les instructions avaient déjà été transmises aux agents de sécurité du stade, qui étaient catégoriques là-dessus ».
La presse aux oubliettes
Un employé du ministère des Sports et de l’Education physique confirme en effet que les inspecteurs de la CAF, dont le séjour au Cameroun s’achève le 23 janvier prochain, ont instruit aux autorités compétentes notamment le Comité local d’organisation de cette CAN 2019 de prendre toutes les dispositions pour tenir la presse, aussi bien nationale qu’internationale à une bonne distance. « La mission de la CAF est au Cameroun pour travailler, rappelle notre source. Elle a présenté un protocole que tout le monde est contraint de respecter. Et même si la mise à l’écart des médias constitue un handicap pour l’opinion nationale et internationale qui n’a aucune information de première main sur le déroulement de cette mission, nous sommes obligés de nous conformer, question de ne pas donner des raisons à ces inspecteurs de faire un mauvais rapport sur le Cameroun ». Loin de la bonne information sur et autour du déroulement de l’inspection, les journalistes eux, peinent à digérer cette mise à l’écart.
« Connaissant la polémique qui a fait rage au milieu de l’année 2017, laquelle laissait penser que le président de la CAF ne voudrait pas que le Cameroun organise cette CAN 2019, nous pensons que les inspecteurs en mission ont simplement opté pour une fuite en avant ; ils ont peur d’être confrontés aux questions des journalistes qui pourraient les pousser à contredire le président de la CAF », analyse un confrère. Pourtant, en 2016, à l’approche de la CAN féminine, la presse nationale avait participé à toutes les différentes missions de la CAF. Enfin, c’était à l’époque du Camerounais Issa Hayatou, ex-président de cette instance africaine de football.