Issa Hayatou a-t-il été au centre d’un conflit d’intérêt ? Rappelé à l’ordre à ce sujet par le CIO cette semaine, le président de la CAF voit l’institution africaine voler à son secours.
La commission exécutive du CIO a rappelé Issa Hayatou à l’ordre cette semaine. Le président de la Confédération africaine de football, par ailleurs membre du comité international olympique, s’est vu rappeler son obligation de respecter la Charte Olympique et le Code d’Ethique du CIO et de prononcer un blâme à son encontre. Le motif ? Le dirigeant camerounais aurait reçu en 1995 de la société ISL / ISMM, à l’occasion des festivités du 40ème anniversaire de la CAF, la somme de 100.000 francs français (15.000 euros).
Qu’est-il précisément reproché à Issa Hayatou, déjà cité dans l’affaire de corruption à la FIFA en 2010 ? D’abord un manque de transparence laissant planer le doute sur l’usage des fonds du comité. « Les documents produits par l’intéressé, établis longtemps après la réception des fonds, ne donnent pas l’assurance que les fonds ont effectivement été reversés dans les comptes de la CAF », estime la commission. « Accepter personnellement une somme d’argent dans ces conditions constitue un conflit d’intérêt », insiste-t-elle. Mais les choses n’en sont pas restées là. Par le biais d’un communiqué, la CAF réplique sèchement ce samedi.
« Le président Hayatou n’a jamais reçu la dite somme pour son compte personnel et n’a pu, en conséquence, en faire un usage personnel. Aucun conflit d’intérêt, ne peut, par conséquent, lui être opposé », déclare l’instance par l’intermédiaire de son vice-président Almany Kabele Camara. Rappelant ensuite que « le doute doit profiter à l’accusé », la CAF « regrette que tous les documents et justificatifs fournis n’aient pas été pris en compte, alors même que son comité exécutif avait approuvé cette donation tel que consigné dans son procès-verbal. Ce rejet démontre le mépris et le manque de considération du CIO à l’égard de l’institution panafricaine », conclut cette dernière. Affaire à suivre.
P.J