Au lendemain de la 26e édition de la coupe d’Afrique des nations, Can, qui a vu la victoire finale, 1 but à 0, de l’Egypte devant le Cameroun, le ministère des sports et de l’éducation physique (Minsep) et la fédération camerounaise de football (Fécafoot) ne sont pas loin de renouer avec leurs hostilités d’antan. Thierry Augustin Edjoa se dit prêt à répondre à la Fécafoot au cas où le problème de l’entraîneur reviendrait à l’ordre du jour.
Entre le ministère des sports et la Fécafoot, «je ne peux pas vous dire que la paix est revenue. Mais nous avons crée une union sacrée autour des Lions pendant la Can… Deux frères peuvent avoir des problèmes au village mais quand ils sont à l’étranger, ils sont appelés à faire la paix même s’ils vont revenir au pays recommencer…» C’est en ces termes que s’est exprimé le samedi 16 février 2008, Thierry Augustin Edjoa, ministre des sports et de l’éducation physique, sur les antennes de la Crtv radio, poste nationale ; au cours de l’émission politude.
Avant le début de cette 26e Can, puisque ce n’est plus qu’un secret de polichinelle, le ministère et la Fécafoot n’avaient pas pu accorder leurs violons au sujet de la nomination de Otto Pfister comme sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun. Ce qui a poussé le second, par le biais de son président, à ne pas parapher le contrat de l’actuel sélectionneur du Cameroun. Tout en exprimant sa satisfaction par rapport à la prestation des Lions à la Can, le Minsep pense que «Otto Pfister a eu peu de temps pour préparer la compétition. Je lui tire un coup de chapeau. Certains pays sont allés en stage même au Brésil et on connaît le résultat.» Une manière pour le ministre de répondre à certains de ses compatriotes, notamment les responsables de la Fécafoot, qu’il considère comme ses éternels détracteurs.
Réaffirmant son entière confiance à Otto Pfister, le Minsep est de ceux qui croient dure comme fer que «la première partie du contrat de Pfister a été remplie du moment où nous avons été sur le podium de la Can. On a même failli être sur la première marche. La deuxième mission est de qualifier les Lions pour la Can et la coupe du monde 2010 qui se joueront en Angola et en Afrique du Sud.» A s’en tenir aux propos du ministre, l’entraîneur des Lions, en allant au Ghana, n’était pas sûr d’être sur le banc de touche ; en raison des hostilités qu’il y avait entre le ministère et la fédération et qui avaient abouti à la non signature de son contrat par la fédération. «Heureusement que tout s’est bien passé», se réjouit Edjoa.
Toutefois, il reste sur l’offensive. «Si la Fécafoot veut remettre le problème de l’entraîneur à l’ordre du jour, nous sommes prêts à répondre. J’ai été au Ghana pendant toute la Can pour éviter certaines dérives. Les choses n’étaient pas facile.» Soutien le ministre Edjoa qui reconnaît tout de même que «la Fécafoot est considérée comme la fédération qui défait les ministres.» Par ailleurs, il ne fait pas la fine bouche quand il invite tous les Camerounais à «créer une synergie agissante autour des équipes nationales du Cameroun.» Car dit-il, «les gens mettent souvent la politique dans le sport et ce n’est pas normal. Après la défaite contre l’Egypte, l’entraîneur et moi étions des gens à pendre d’aucuns ont même demandé ma démission. Mais je ne démissionne jamais…»
Le stade de Tamalé motive le Cameroun
Conscient du fait que le Cameroun a été finaliste dans un pays qui regorge aujourd’hui un grand nombre d’infrastructures sportives, le sujet n’est pas passé sans être évoqué entre le ministre et son interlocuteur, Blaise Dextelé Nana. «J’ai été voir les stades au Ghana qui sont de bonne qualité, notamment le stade de Tamalé qui a une capacité de 20.000 places assises. Nous avons en projet de construire un stade omnisports de près de 20.000 places [à l’instar de celui de Tamalé au Ghana, Ndlr] dans chaque chef-lieu de province. Je vais d’ailleurs écrire à nos amis Chinois dans ce sens. Le problème que nous avons au Cameroun c’est celui des infrastructures.»
Toujours au rang des priorités du gouvernement à l’horizon 2011, le Minsep évoque l’organisation des états généraux des sports qui sont préparés sérieusement, la construction d’un palais de sports dans chaque chef-lieu de province et une plate-forme sportive dans chaque chef-lieu de département. «Un budget de 212 milliards a été voté pour ces réalisations. On a longtemps rêvé mais pour le moment nous nous tournons vers les réalisations…J’ai foi au sport camerounais. Il suffit de mettre sur pied une bonne politique sportive et des infrastructures adéquates.»
Revenant sur le problème de l’heure au Cameroun, notamment sur le plan football, le ministre Edjoa est convaincu que «le problème entre le Minsep et la Fécafoot c’est le problème de respect des textes….J’en appelle à la bonne volonté des uns et des autres.» A n’en point douter, ce pavé que le ministre des sports et de l’éducation physique vient de lancer dans la marre, au lendemain de la Can Ghana 2008, ne manquera pas de susciter des réactions dans le camp de la Fécafoot où plus que jamais, Iya Mohammed et ses administrateurs ne semblent plus prêts à céder face à la pression du gouvernement, au risque de subir les sanctions de la Fifa.