Chaque jour, du lundi au vendredi, jusqu’à lundi prochain 6 décembre, date à laquelle seront révélés les trois finalistes du FIFA Ballon d’Or 2010, des invités de francefootball.fr analysent cette course au trophée 2010. Après Youri Djorkaeff ou encore Mustapha Hadji, la parole est, aujourd’hui, donnée à l’ancien attaquant camerounais, Roger Milla.
«Roger, quel est votre pronostic pour le FIFA Ballon d’Or 2010 ?
Lionel Messi est le plus grand footballeur en activité. Mais depuis deux ans, je ne vois pas un autre footballeur qui dépasse Samuel Eto’o. Il n’y a que Messi qui peut lui fermer la porte. Eto’o a déjà été frustré à deux reprises, en 2006 et en 2008. Il ne faut pas que ça continue. Logiquement, Eto’o devrait être sur le podium cette année. Il n’ y a pas d’affectivité dans mon raisonnement.
Mais, Eto’o est desservi par la mauvaise Coupe du monde du Cameroun…
La Coupe du monde ne doit pas être le principal critère d’attribution du FIFA Ballon d’Or. Les joueurs doivent être évalués sur leur régularité sur une année, dans les compétitions nationales, en Ligue des champions et en Coupe du monde. Messi n’a pas fait une bonne Coupe du monde. Mais, à mes yeux, il reste le meilleur au monde. Si on se basait uniquement sur les performances en Coupe du monde, je donnerais le Ballon d’Or à Müller qui a été régulier du premier au dernier match avec l’Allemagne. En plus, Müller était quasiment inconnu avant le Mondial.
Et les Espagnols ?
Le FIFA Ballon d’Or est un prix individuel. Pris individuellement, aucun Espagnol ne sort du lot. J’entends parler beaucoup d’Iniesta et de Xavi. Ce sont de bons joueurs mais on ne peut pas les comparer à Messi ou à Eto’o (Rires). Citez moi un joueur qui a été ces cinq dernières années aussi régulier et constant dans les performances que Samuel Eto’o. Aucun. On évoque également les buts décisifs d’Iniesta. Mais, n’importe qui pouvait les marquer. Et ceux qui font les passes décisives ? Iniesta n’a pas fait une bonne Coupe du monde, comme Xavi. L’Espagne a commencé à briller à partir des quarts de finale après avoir été battue par la Suisse lors de son premier match. Elle a fait la différence sur le plan collectif. Individuellement, les Espagnols sont moyens. Un Ballon d’Or ne se joue pas sur deux matches.
Qui, selon vous, sera sacré meilleur entraîneur de l’année?
Je donne une liste de cinq entraîneurs. Par ordre de préférence, je cite Mourinho, Del Bosque Guardiola, Wenger et Löw. Mourinho fait la différence parce qu’il a les résultats partout où il passe. Au niveau tactique, sur le plan défensif, il est vraiment fort. Mais, sur le plan technique, Mourinho n’est pas supérieur à Wenger ou Guardiola. Del Bosque est desservi parce que pour un entraîneur, l’exposition médiatique du club est plus forte que celle d’une sélection. Après la Coupe du monde, on l’a presque oublié.»
Propos recueillis par Brice Mbeze, à Yaoundé