Vice-président de l’Ordre national des architectes du Cameroun (Onac) et non moins directeur des projets à Prime Potomac Cameroun Sa, il fait le point sur les chantiers de la ville de Garoua qui va accueillir la prochaine Coupe d’Afrique des nations en 2019.
Quel sentiment après le passage des émissaires de la Caf à Garoua ?
C’est un sentiment de satisfaction partielle parce que nous sommes devant des ouvrages en construction mais, nous ne sommes qu’a mi-parcours. En ce qui concerne la préparation de la CAN elle-même, nous sommes satisfaits. Nous avons tenu le pari. Nous avions des enquêtes à faire et des dossiers à traiter et nous les avons traités dans les trois domaines dont le premier est la documentation relative aux marchés. Nous en avons 06 dont 04 marchés des stades d’entrainement à l’instar du stade de la « Gendarmerie », le stade du Cenajes, le stade de Coton sport de Garoua et le stade mythique de Poumpoumré. Nous avons également la réhabilitation des hôtels comme celui de la « Benoué » qui passe de « trois étoiles » à « quatre étoiles ». Nous avons aussi l’hôtel des Sports d’une capacité de 100 chambres et quatre étoiles. En ce qui concerne la réglementation relative à ces marchés, nous les avons rassemblées et mises à la disposition des émissaires. Il y’a également le volet des études car nous ne pouvons pas construire sans études. Nos avant-projets sommaires (Aps) sont validés là ou nous émettons les idées de ce que seront nos chantiers. Je veux parler ici, des stades, des hôtels et autres infrastructures en construction de telle enseigne que les maitres d’ouvrages puissent voir comment nous avons matérialisé toutes les parties que nous voulons avoir dans notre stade matérialisés sur du format que nous allions à l’image 3D.
Comment s’est passé l’inspection proprement dite ?
C’est un petit descriptif que nous avons prévu à l’endroit des maitres d’ouvrage. Nous leur détaillons comment nous voulons que nos chantiers soient, tout en intégrant les dimensions des gradins et autres. Car, il ya les normes de la Caf et de la Fifa que nous devons respecter. Nos Aps ont été validés. Après cette étape, vient celle de la réglementation, celle de la vérification des normes qui doivent être respectés sur tous ces édifices en cours de construction sans toutefois oublier l’administration. C’est ainsi qu’après avoir rassemblés toutes ces données, nous les confions donc à la Fifa et la Caf pendant le temps de la compétition. Les hôtels doivent subir le même processus c’est-à-dire, les décrire, décrire leur mode de fonctionnement, leur position, leur service, l’hébergement… Nous mettons un peu ces choses sur papier et sous forme d’images pour que ceci soit plus concret. Dès l’approbation des maitres d’ouvrage, nous passons à l’étape supérieure qui consiste à la méthode d’exécution. Il ya des règles d’urbanisme, les normes de la construction et l’administration qui doivent impérativement être intégrés. Nous rassemblons toutes ces données là qui doivent être à la disposition des Avant-projets détaillés (Apd). Il ya également une autre étape qui consiste à l’exécution. Ici, nous produisons des plans aux maçons à une échelle assez élevée. Ceci concerne également les menuisiers, les ferrailleurs… Bref, tout ceux qui peuvent intervenir dans la chaîne de construction d’un stade pour exécuter leurs taches. Nous sommes donc satisfaits du fait que toute cette phase soit terminée. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là car, les joueurs ne viendront pas jouer sur du papier ; ils ne viendront pas se loger sur du papier. Il faut donc passer à la réalisation de ces différents chantiers là.
A quel niveau d’avancement se trouve donc Prime Potomac aujourd’hui en ce qui concerne ces différents chantiers sus-évoqués ?
Depuis près d’un mois, tous nos six sites sont en chantier. Globalement, ce sont des ouvrages plain-pied comme les stades des hôtels des infirmeries, des commissariats. Pour parler concrètement, nous sommes au niveau du gros œuvre qui va aboutir sur la construction du toit. C’est vous dire que nous avons déjà réalisé tous les murs qui sont pour le profane, la fondation. Nous avons élevés les poteaux de coffrages pour couler la dalle qui sert de toit. Au niveau de la tribune, nous avons fait le terrassement, des fouilles en pleine marche les semelles qui servent de support aux tribunes sont coulés pendant que d’autres sont au niveau du béton de propreté.
En ce qui concerne l’hôtel des Sports, nous avons réalisé le terrassement, les fouilles sont entrain d’être faites d’un coté car nous avons trois parties principales. Il y a une aile à gauche une autre à droite et une centrale. Du coté gauche, nous sommes entrain de réaliser le terrassement, et du coté droit les fouilles sont déjà entrain d’être réalisées. La fondation est déjà terminée. Nous allons bientôt installer le rond central qui attend que les deux ailes soient réalisées.
Au niveau de l’hôtel « la Bénoué », il s’agit d’une réhabilitation. Le site a déjà été aménagé. Nous avons coupé les arbres qui encombraient. Nous avons tout aussi démeublé totalement et détruits les murs qui ne sont pas nécessaires ; nous avons aussi enlevé les petits bâtiments tels que les boites de nuit et autres petites infrastructures inutiles. Nous avons complètement dégagé le site et certaines réalisations sont déjà entrain d’être faites.
Etes-vous d’accord avec ceux qui ont encore des doutes sur la livraison de l’hôtel « 4 étoiles » ?
Le respect des délais est une contrainte capitale dans la réalisation de nos marchés. Tous ces travaux sur le terrain en termes de construction, c’est dans l’espace d’un mois et demi. Nous avons devant nous 9 mois avant la CAN. Pour les stades, nous nous sommes donnés le challenge de les livrer en février et nous pensons le faire. Cela pourra peut être trainé à cause du réglage, le nettoyage. Mais globalement, en février, nous pourrons déjà finir. Si nous tardons un peu, nous allons remettre les clés à notre maitre d’ouvrage au mois de mars au niveau de l’entreprise.
Concernant les hôtels, celui de « la Bénoué » est un marché très complexe dans la mesure où le réhabilitation n’est pas chose aisée. Mais nous pensons que nous pouvons tenir les délais. Nous devons souligner que c’est de la complexité du second œuvre et que c’est en matière de nouvelle technologie et au niveau du carrelage que nous devons décaper tout d’abord. Nous avons une petite partie en suspension qui ne cause pas trop de problèmes en fait. Au mois de mars 2018, nous allons remettre les clés concernant l’hôtel des Sports ; nous tenons à rappeler ici qu’avant nous avions une structure mécanique. Au départ, nous devrions tout produire aux Etats-Unis et revenir seulement pour l’assemblage et le montage, régler certaines choses en place. Mais il s’est avéré que pour des mesures de sécurité, nous avons décidé d’opter pour la construction avec du béton. Nous allons tout refaire avec du béton c’est à dire que nous avons passé plusieurs séances de travail avec la Commission de contrôle et nous avons décidé qu’il nous faudra 130 jours pour la réalisation du gros œuvre. Il nous restera seulement le second œuvre consacré à la plomberie. Pour ce volet, nous tenons à rassurer le public que le matériel est déjà commandé aux Etats-Unis, notamment la peinture, la tuilerie et autres. Ceci fait, nous pouvons tout simplement incorporer ce matériel et tout sera terminé.
Quid de l’hôtel des Sports que les techniciens qualifient de « chantier complexe » ?
C’est vrai que les gens s’inquiètent, mais restons rassurants et déterminés à livrer le chantier à date. Pour le cas de l’hôtel des Sports, nous avons pris un engagement pour septembre 2018. Mais, il peut arriver que pour des mesures de sécurité que nous puissions déborder de quelques jours. Toutefois, recommandation nous a été donnée par la plus haute autorité de cette nation et nous tenons à nous y plier. Ce qui convient de dire, c’est que nous saurons mettre les bouchées doubles pour respecter les délais. Nous sommes dans un système de trois quarts et nous avons deux équipes qui travaillent 24 heures sur 24 ; une première qui va de 5h du matin et qui finit à 15h ; la deuxième va de 15 h à 22h et la troisième prend de 22h à 6h du matin Ce qui est important de savoir c’est que, le président directeur général et toute son équipe travaillent en chœur pour mener à bien ces travaux. Nous sommes tous enthousiasmés pour respecter les délais de livraison de ces travaux dans la ville de Garoua pour une Can que nous souhaitons très belle.
Entretien avec C.D.
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