Le « feeling » avec le Sénégal et les forts liens avec sa « famille » des « Lions » sont-ils des garanties pour voir Metsu aller au bout de son bail avec la sélection nationale ? Rien n’est moins sûr depuis l’offre faite au Français par les Emirats arabes unis de racheter son contrat après le Mondial.
Comme toutes les histoires d’amour (?), la « liaison » entre Bruno Metsu et l’équipe nationale de football pourrait connaître sa fin dès après le Mondial 2002. L’actuel sélectionneur national est annoncé avec insistance du côté des Emirats arabes Unis (Eau). Bruno Metsu pourrait ainsi prendre les destinées de la sélection nationale de ce pays du Golfe au lendemain de Japon-Corée 2002.
Si les rumeurs plus ou moins fondées, voire des « canulars » bien sentis ont souvent « trimbalé » le Français partout dans le monde, et surtout dans plusieurs clubs français de première et de deuxième divisions, l’information, publiée par le site Internet de quotidien sportif français L’Equipe, s’avère cette fois consistante. D’autant que l’intéressé a reconnu avoir eu des discussions poussées avec ce pays.
En fait, pour la première fois, Bruno Metsu a voulu s’étendre sur un sujet que le contexte actuel (à moins de deux mois de la Coupe du monde) rend délicat. De retour d’un séjour de trois jours dans les Emirats, le Français a reconnu l’existence d’entretiens avec les responsables du football local : « On a discuté de l’éventualité de diriger la sélection après le Mondial, a affirmé Bruno Metsu dans le site L’Equipe.fr. Les dirigeants se sont déclarés prêts à régler la question de mon contrat avec la fédération sénégalaise.» Un contrat de deux ans signé en novembre 2001, et qui le lie aux « Lions » du Sénégal jusqu’en 2003, mais dont le Français ne semble opposé au rachat par les Emirats arabes unis dès la fin de la prochaine expédition asiatique. Comme le stipulerait sans doute une clause de cette convention de travail signée avec les responsables du sport sénégalais. « J’ai donné mon accord de principe, mais il reste encore des détails à régler », a encore révélé Metsu. Comme aveu de sa disposition à tenter, comme à son habitude, l’aventure avec les Emirats.
Revenu du néant en compagnie des « Lions » du Sénégal par la grâce d’une formidable année 2001 (qualification historique à la Coupe du monde) et d’un tonitruant début d’année 2002 (finaliste à la Can au Mali), l’ancien entraîneur de Sedan veut sans doute profiter de sa bonne cote actuelle dans la bourse des valeurs mondiales. L’homme soutient toujours n’être pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche, mais il sait sans doute se délecter des mets savoureux qui passent. Alors, si son odyssée avec le Sénégal peut lui ouvrir le chemin d’un festin royal sur un confortable matelas de pétrodollars, l’intéressé semble, pour l’instant, déterminé à ne pas y cracher. Quitte à renier ce fort « feeling » dont il faisait publiquement le « cordon ombilical » entre le Sénégal et lui. Quitte à rendre délicate sa relation professionnelle avec les responsables du football sénégalais, à moins de soixante jours de la Coupe du monde. Quitte, surtout, à devoir tourner le dos à sa « famille » composée d’Aliou Cissé,de Diouf et compagnie.
Mais, on le savait déjà, le business du foot moderne et son « libéralisme » ultracontroversé, voire décrié, ne se nourrissent plus de sentiments et de « liens affectifs », feints ou réels. L’intérêt, comme dans l’impitoyable monde des affaires, prime désormais sur tout dans l’univers du ballon rond. Même les projets sportifs les plus alléchants. Celui d’après-Coupe du monde des « Lions » l’est-il d’ailleurs aux yeux du Français ? La question trouve sans doute de la pertinence. Même si rien n’est fait et que Metsu reste toujours sous contrat avec le Sénégal jusqu’en 2003. A moins que « Bruno » ne croit déjà avoir « touché son plafond » avec les « Lions ».
En tout cas, devant la force des « nouvelles lois » du marché du foot, voire du sport moderne en général, qui donne peu de « crédit » à un contrat signé, la Fédération sénégalaise de football ne pourra sans doute que suivre le cours de cette information qui a suscité peu d’émoi en son sein malgré le contexte actuel. D’autant que la rumeur circulait depuis près d’un mois autour de l’instance dirigeante du football sénégalais. « On avait déjà eu écho de deux voyages que Metsu a effectués aux Emirats », renseigne un haut responsable fédéral. En attendant peut-être d’être saisie officiellement de la question du départ du Français et d’adopter ainsi une position, on préfère tout juste évoquer « une nouvelle donne » à la Fsf. Tout comme au niveau de la tutelle du ministère des Sports, représentant l’Etat du Sénégal, avec qui Metsu avait signé son nouveau contrat de deux ans que les Emirats se proposent de racheter. Pour l’instant donc, le sujet est manipulé avec attention en attendant sans doute des éléments plus précis et plus officiels.