Les footballeurs camerounais n’inspirent plus grands les clubs européens. Le constat est implacable. Depuis l’ouverture du mercato, les fans du football camerounais observent impuissamment à la braderie des Lions indomptables sur le vieux continent. Les montants des transactions entre les anciens et nouveaux employeurs sont parfois minables que l’on n’ose pas dévoiler. Et cette situation qui dure déjà plus d’une décennie, n’est pas sans conséquence sur les activités des agents de joueurs camerounais.
« Nous avons beaucoup de difficultés actuellement avec les joueurs qui sortent du Cameroun », confesse Michel Tadoun. Cet agent et conseiller de joueur basé en Allemagne, pense que ce manque de confiance de plus en plus accru envers les compatriotes et jeunes collègues de Samuel Eto’o et Roger Milla, est la conséquence d’au moins deux choses. D’abord l’état de forme de l’équipe nationale. Jadis vitrine par excellence du football camerounais, la sélection nationale fanion est en perte de vitesse. Après sa dernière Coupe d’Afrique des nations (Can) remportée au Mali en 2002, elle traverse un longue période de disette. Pis, cette période a été marquée notamment par des absences à quelques grands rendez-vous importants ; notamment la Can 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, ainsi que la Coupe du Monde Allemagne 2006. Loin de contribuer à redorer le blason du football camerounais, la qualification pour les Coupes du monde 2010 et 2014, a plutôt participé à noircir son image. A cause non seulement des prestations pitoyables, mais aussi des comportements peu recommandables dans une arène sportive. « L’équipe nationale de football du Cameroun est souvent sortie par la petite lors de ses dernières compétitions internationales. Donc il faut renouer avec les victoires en compétitions pour redonner du crédit à nos joueurs », analyse Michel Tadoun, pour qui, il faut en plus, surtout « lancer le plus de jeune possible. On voit bien que c’est payant avec le cas Camara Djeitei (parti de l’Union de Douala pour Gimnàstic Tarragone en Espagne, après quelques apparitions chez les Lions seniors) est un exemple que la jeunesse est un poids dans les recrutements ».
La seconde raison du manque d’attrait des footballeurs camerounais c’est la formation au niveau de la base. « Depuis dix ans, il n’y a pas eu de réels résultats chez les jeunes. Le dernier titre remonte en 2003, ça fait 13 ans. Donc vous comprenez qu’il faut aller travailler la base et donner les moyens aux sélections de jeunes ; et l’organisation des tournois avec les meilleurs », ajoute Michel Tadoun. « Mais en ce moment il n’y a plus rien dans ce sens-là, et c’est dommage », regrette-t-il.
Pour mémoire, lorsque Samuel Eto’o, Gérémi Njitap etc… décochent des gros contrats, l’équipe nationale avait le vent en poupe.
Gaël Tadj