« Je ne voudrais pas parler au nom du Synafoc, de l’Acfac ou de l’Acec, parce qu’elles sont des institutions, avec des représentants légaux, donc, leurs présidents. Maintenant, je suis un acteur, qui peut donner un avis qui sera confirmé ou infirmé par les trois entités, qui, je pense, doivent se réunir très rapidement pour prendre position.
Ce que je peux dire, c’est que j’observe à travers la correspondance qu’il y a trois pièces jointes et qu’aucune n’a été rendue publique. J’aurais bien souhaité que ces pièces jointes soient mises à la disposition du public, pour que l’analyse de la correspondance se fasse en connaissance de cause. Nous ne savons pas ce qui a été écrit dans la correspondance du 29 juillet, prétendument envoyée à la Fifa. Nous ne savons pas ce que la Fifa aurait répondu à travers la lettre qu’on lui attribue. La troisième pièce concerne justement la lettre de la Fifa du 31 mai 2013 déclarant l’incompétence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique sur le contentieux électoral.
En son temps, nous avons indiqué, jurisprudence à l’appui, que le Tas et ses démembrements que sont la chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité olympique est reconnue pour connaître des questions électorales, parce que les questions électorales ressortissent de ce qu’on appelle les litiges sportifs. Nous avons référé en cela l’affaire Anouma, l’Ivoirien qui avait traîné la Caf devant le Tas, qui s’était reconnu compétent pour connaître de ce litige qui relevait d’une élection. Le litige électoral est un litige sportif, parce qu’il s’agit des organes d’élection de ceux qui doivent siéger dans les organes de direction de l’association. A partir de ce moment, il n’est pas possible de dire que le contentieux électoral ne fait pas partie des litiges sportifs. La haute juridiction qu’est le Tas l’a reconnu. Le secrétaire général de la Fifa n’a pas qualité pour contester la compétence d’un organe juridictionnel, qui plus est, constitué au Cameroun par la loi.
Donc, cette lettre du 31 mai ne peut pas être prise en compte, parce qu’elle viole la loi du Cameroun, mais aussi et surtout, la Fifa elle-même, en mettant en place le Comité de normalisation, pour demander que le processus électoral soit repris à la base, a elle-même reconnu que les élections qui se sont tenues n’ont pas été faites dans les règles de l’art. Je crois qu’une nouvelle tripartite (Acec, Synafoc et Acfac, ndlr) va se tenir et nous allons saisir M. le président de la Fifa, parce que le secrétariat général est peut-être l’organe administratif. Mais, la personne qui engage la Fifa est le président, surtout dans le cas du Cameroun, est M. Blatter. Nous allons le saisir pour lui dire les dangers qu’il est en train de courir dans notre pays en prenant un certain type de décision, alors qu’il sait l’environnement actuel au Cameroun ».
Propos recueillis par Antoine Tella à Yaoundé