S’il entretenait des relations froides avec son compatriote Issa Hayatou, Samuel Eto’o a en effet travaillé en étroite collaboration avec son successeur avant, pendant et après son élection à la présidence de l’instance africaine en 2017. « J’ai découvert une très belle personne, dira-t-il, au sujet du Malgache. Je suis heureux de compter parmi ses amis et je lui dis merci parce qu’il a pesé de tout son poids pour permettre au Cameroun de conserver l’organisation de la Can 2022. C’est une très bonne chose compte tenu des investissements lourds consentis par mon pays ».
Depuis qu’il a rangé ses crampons en 2019, il est difficile de passer un mois sans tomber sur une photo de Samuel Eto’o dans un palais présidentiel, ou dans une rencontre de haut niveau avec des acteurs influents du football mondial.
Samuel Eto’o est un homme occupé. Très occupé même. Et ça se voit qu’il se sent le devoir d’accomplir encore beaucoup de chose dans le monde du football africain. Et peut-être même en politique. « Je veux aider et apporter ma contribution positive à la transformation de notre continent », avouait-il dans un entretien avec Jeune Afrique. Et peu de temps après avoir pris sa retraite, celui qui a été désigné meilleur numéro 9 de l’histoire du FC Barcelone par les supporters du club, a rejoint la Confédération Africaine de Football (CAF) en qualité de collaborateurs du président d’alors, Ahmad Ahmad.
L’ex dirigeant de la CAF fait en partie des nombreuses personnes qui ont ouvertes les portes des instances dirigeantes du football mondial au goaleador camerounais. Depuis, il est rare que passe un mois, sans voir un cliché du natif de Nkon au milieu des acteurs les plus influents de ce sport. Notamment Gianni Infantino, le patron de la Fifa que Samuel Eto’o présente comme « Un ami. J’ai souvent pris des positions dures à son encontre mais il aura toujours mon soutien », assurait le Camerounais à Jeune Afrique.
Pari sportif
Mais il n’y a pas que les questions liées à l’avenir du football qui passionnent l’ancien joueur de l’Inter Milan. Samuel Eto’o, c’est aussi les affaires. Vers la fin de l’année 2020, un an après l’annonce de sa retraite, il contribuait au lancement d’une entreprise de pari sportif à Douala, sous le nom « Betoo ». Pourquoi ? « Tout simplement parce que ma vie est un ensemble de paris gagnés », dit sobrement le slogan qui accompagne les messages promotionnels sur les réseaux sociaux.
Retour sur les bancs
Au fond de lui, Samule Eto’o sait qu’il ne suffit d’avoir beaucoup d’argent pour réussir dans les affaires. Il faut également avoir une tête bien faite. C’est ainsi qu’il décide de faire son retour sur les bancs. Après avoir annoncé son inscription dans la prestigieuse université américaine d’Harvard, il aurait débarqué finalement à Lyon. Il se dit que l’ex-footballeur a intégré l’Ecole de Commerce de Lyon (ECLyon) d’où il sort nanti d’un MBA en management en sus d’un doctorat honoris causa.
« L’ami » des chefs d’Etat
Depuis sa retraite, Samuel Eto’o a aussi travaillé à se forger une réputation solide au plan politique. L’ancien joueur de 40 ans parle à l’oreille de nombreuses personnalités africaines et notamment des chefs d’Etat qui n’hésitent pas à l’inviter pour des audiences privées, ou à des évènements sportifs. Ambassadeur itinérant au Tchad, Eto’o va et vient entre les palais présidentiels du Cameroun, de la RD Congo, de Madagascar, du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire… S’il est capable d’ouvrir ces portes, est-ce celle de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) qui pourrait lui résister ?
Louis Paul Bisseck
Notre dossier :
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