Son sourire est aussi désarmant que ses dribbles. Plein de douceur et de gentillesse au naturel, Joseph Mawaye devient impitoyable sur le terrain. L’avant-centre des Lionceaux a déjà deux buts à son compteur, soit un but par match et 100% des buts du Cameroun. « Mon objectif c’est quatre. J’ai mis la barre assez haut pour cette compétition ». Les Portugais sont prévenus.
« Ce sera un match difficile face au Portugal, analyse Mawaye. On n’a plus droit à l’erreur donc on va tout faire pour passer. On va se jeter dans la bataille dès la première minute. On doit faire un résultat ».
Il a rejoint le Dreams FC de Douala en minimes, il y a trois ans. Depuis, Joseph Mawaye a intégré l’équipe première, qui évolue en troisième division camerounaise. Il avait 16 ans à l’époque et reste le plus jeune joueur de l’équipe. « J’apprends énormément. Je gagne en expérience avec les conseils des anciens. Ils me disent de ne pas me disperser, de garder mon énergie en me plaçant mieux sur le terrain ».
Un but contre le Brésil d’entrée de jeu et un autre face au Yémen trois jours plus tard : les conseils prodigués par les grands frères ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Car la première qualité du Lionceau, c’est d’être au bon endroit au bon moment. « J’essaie de me mettre à l’opposé du ballon, d’anticiper et de couper les trajectoires ». Pas de démarrages explosifs ou d’exercices de virtuosité à répétition, comme Ronaldo, son idole de toujours. « Ronaldo, c’est un phénomène. En 2002 il revient de blessure et finit meilleur buteur de la Coupe du Monde. Lui, il va très vite ».
« EN U-17 tu ne veux pas te laisser faire parce que tu sais qu’en face, il y a ton égal »
Joseph Mawaye rêve de passer pro pour jouer dans un grand club et, qui sait, devenir un grand Lion indomptable comme Samuel Etoo : « Son but contre le Brésil en Coupe des confédérations est magnifique. J’étais à la maison, au Cameroun, devant la télé avec la famille. Il nous a fait vibrer ».
Il peut compter sur les conseils de Roger Milla, toujours assidu dans le vestiaire les jours de matches. « Il donne des conseils aux attaquants. Il nous dit de ne pas chercher à marquer seul. Je pense qu’il a complètement raison : le foot, c’est un sport collectif. L’équipe passe avant tout » dit Mawaye, qui partage chambre et Playstation avec Didier Kouakam.
« Notre mental est notre première qualité. On est fort dans la tête et c’est la base de l’équipe. Le reste, le physique, la technique, on l’a aussi. En associant tous ces paramètres, on doit gagner. Parce qu’à la différence des pros, en U-17c’est toujours un défi : tu ne veux pas te laisser faire parce qu’en face, tu sais qu’il y a ton égal ».
Pour atteindre les quarts de finale, Joseph et les siens devront se défaire du Portugal. Humilié par le Brésil, le Champion d’Europe aura à cœur de se ressaisir dans ce qui promet d’être une rencontre de haut niveau d’intensité. Il devra marquer, encore. « J’y comte bien. Si je dois encore en mettre deux, ça passe par un bon match contre le Portugal, dit-il d’une voix douce. C’est toujours une immense joie de marquer dans une Coupe du Monde. Ce n’est pas la plus grande qui existe mais à mon âge, il n’y a pas de compétition plus haute ».