La candidate malheureuse de la dernière élection à la Fécafoot raconte son audition de ce matin devant la Commission de discipline, d’éthique et de règlement des litiges. Elle se défend en indiquant que les faits dont elle est soupçonnée ne sont pas avérés. Interview.
Quel était le motif de votre convocation ce matin à la Fécafoot?
La Commission de discipline, d’éthique et de règlement des litiges de la Fécafoot a eu vent de mes allégations sur des réseaux sociaux, selon lesquelles j’aurais donné de l’argent à certains délégués pour me faire élire. Je leur ai tout simplement dit que ces allégations sont fausses, d’autant plus qu’il y a quinze milles profils Facebook avec mon image sur internet. Et ceux qui gèrent ces profils postent du n’importe quoi en me l’attribuant. Je ne me suis jamais plainte de quoi que ce soit. J’ai un problème avec Pierre Batamack. C’est vrai que dans le milieu du football, si on ne joue pas avec les pieds, on joue avec les mains. Tout le monde a vu ce qu’il s’est passé. Dans une élection on ne donne pas de l’argent à une seule personne. Il s’agit de convaincre toutes les parties de se rassembler autour d’un même projet. Je n’ai pas réussi à convaincre tout le monde, et j’espère que ce sera possible dans les quatre prochaines années. Pour le moment, je laisse la commission faire son travail. Elle va enquêter pour savoir si les allégations pour lesquels elle a été saisie sont fondées. On attend le résultat.
Vous n’êtes certainement pas inquiète puisque vous dites que ces allégations sont fausses …
Je me suis toujours montrée aux médias et aux Camerounais en toute sincérité. Dans une campagne électorale, on peut être amené à faire des investissements. Il ne s’agit pas de corrompre les gens. Vu que, lorsqu’on appartient à un camp, on appartient à une famille. Moi, j’ai été portée par mes frères du Sud. Je n’ai pas corrompu pour arriver là. Quand nous sommes venus au niveau fédéral, nous avons rencontré le premier ministre pour proposer un consensus. Il fallait que cette famille se rassemble. Moi j’avais estimé qu’il n’était pas judicieux que nous passions aux élections, pour le consensus. Mais l’assemblée générale est souveraine. Elle a décidé qu’on fasse des élections. Je n’ai pas pu constituer une liste. Ça ne devrait pas être assez surprenant. Je ne me suis pas assez préparée. Je pense que les affaires judiciaires se règlent dans d’autres secteurs que la presse. Si j’ai des soucis avec mes collègues de la Fédération, nous allons les régler de manière sereine.
Racontez-nous cette audition…
J’ai rencontré la Commission toute seule pour savoir si oui ou non il y aurait un profil Facebook à mon nom, qui aurait fait des allégations dans le sens où j’aurais donné de l’argent à tous les membres de l’assemblée générale afin qu’ils votent pour moi. J’ai répondu que non. Vous savez, lorsque vous tapez mon nom dans Google, vous voyez quinze milles profils Facebook. Quelqu’un de normal peut-il alimenter tous ces profils?
Pensez-vous que la Commission a cru en votre plaidoirie?
Je ne joue pas à quelque chose. Je suis une personne sincère. Si quelqu’un me met un doigt dans l’œil je le ferai ressentir. Vous avez vu comment j’ai réagi face à Pierre Batamack. C’est comme ça que j’agi. Je ne me cache pas. Quand on a à faire à moi, j’enlève mes talons.
En perspective, que devient la présidente de la ligue régionale de football du Sud?
L’issue du processus électoral n’est pas encore terminée. On attend de voir la suite. On va préparer une nouvelle élection quand le Comité exécutif aura constaté que Monsieur Iya ne peut pas exercer sa fonction de président. On reste à l’écoute. Malheureusement, les conditions seront assez restreintes. Il faut être du nouveau Comité exécutif de la Fédération pour pouvoir postuler à la présidence, lorsque la vacance sera constatée. Or, je ne suis pas membre du Comité exécutif.
Entretien mené par Arthur Wandji à Yaoundé