Le jeune international camerounais et la gardienne de buts de Femina star d’Ebolowa rejoignent à l’au-delà, leur illustre aîné et valeureux footballeur Marc-Vivien Foé, décédé pratiquement dans les mêmes conditions il y’a 12 ans au stade Gerland de Lyon. Mais aussi Valéry Mezague, mort en novembre 2014 de suite d’une cardiopathie.
La faucheuse dans les stades de foot ! En 12 ans, trois internationaux camerounais et une joueuse amateur en activité ont avalé leurs crampons. Arrachés à la vie dans des circonstances presque similaires, ils laissent derrière eux des fans sous le choc, une famille inconsolable et surtout un football qui fait germer aujourd’hui, des interrogations dans les esprits de ces jeunes et talentueux artistes qui l’ont choisi comme profession…comme gagne-pain. Entre pluies de questionnements, appréhension et incertitudes, l’activité en un week-end, a provoqué une razzia dans les rangs des footeux. Du coup, le Cameroun, inconsolable, pleure Marc-Vivien Foé, Valery Mezague, Patrick Ekeng Ekeng et Jeanine Christelle Djomnang, foudroyés par des malaises que personne n’a vu venir.
On se souvient que l’autopsie a révélé que Marc-Vivien Foé (Mvf) souffrait d’une hypertrophie cardiaque congénitale du ventricule gauche et d’une hypertrophie du ventricule droit associée à une insuffisance de développement de la pointe du cœur. Le médecin de la Fédération française de football (Fff) avait développé pour sa part l’hypothèse d’une origine neurologique du décès : la rupture d’anévrysme cérébral avec coma neurologique. Un diagnostic exploré précipitamment de l’avis du Dr Ghemkap qui estime qu’elle avait surtout pour but de disculper les équipes de secours par une explication qui a éloigné le corps médical de la vérité. L’origine neurologique soutient le cardiologue, était l’hypothèse diagnostique la plus souhaitée par les organisateurs, car « en cas de rupture d’anévrysme cérébral, les chances de survie étaient quasiment nulle même en présence d’une réanimation immédiate, intensive et efficace ».
Traumatisme crânien
Valéry Mezague, lui, a été retrouvé sans vie le 15 novembre 2014 à son domicile de Toulon, laissant beaucoup de questions en suspens. L’autopsie avait révélé que l’international camerounais (7 sélections) souffrait visiblement d’une cardiopathie, une anomalie au cœur qui peut être congénitale ou apparaître au cours de la vie, ce que devra démontrer le reste de l’autopsie. Les analyses toxicologiques n’étaient quant à elles pas encore connues. On sait également qu’il avait participé à une fête la veille mais cela n’aurait aucun lien avec le décès. La vie de Valéry Mezague avait pris un premier tournant il y a un peu plus de dix ans, en juillet 2003. Alors en pleine ascension à Montpellier, le jeune milieu est victime d’un traumatisme crânien après un accident de voiture. Resté trois jours dans le coma, il revient sur les pelouses quelques mois plus tard mais ne retrouvera jamais son niveau. Son transfert annulé au Stade rennais, le natif de Marseille part ensuite à Portsmouth durant l’été 2004, où il joue peu, retourne à Montpellier puis signe au Fc Sochaux en 2006.
Nouveau challenge
Ex-international espoir français, avant d’opter pour la sélection du Cameroun, Valéry Mezague peine à s’imposer et sa carrière commence à prendre du plomb dans l’aile. Le milieu, très apprécié chez ses partenaires du foot français, est alors prêté au Havre puis à Châteauroux en Ligue 2, avant de signer à Vannes où il connaîtra deux graves blessures. Laissé libre, il enchaîne alors les expériences ratées à Panetolikós Fc (Grèce) puis Bury Fc (quatrième division anglaise) en février 2013 et tente un nouveau challenge en France avec le Sporting Toulon Var (Cfca 2) cet été, avant que le destin n’en décide autrement. Aujourd’hui dans l’autre monde, Foé et Mezague viennent d’accueillir Ekeng et Djomnang. Adieu chers artistes !
Christou DOUBENA