Dimanche 6 juin. Les Lions sont à Yaoundé. Paul Le Guen les accorde deux jours de congé. Plusieurs ont demandé des messes chrétiennes. Beaucoup sont allés sollicités la « bénédiction » des ancêtres au village, ou même en ville. On ne s’arrête pas sur la messe œcuménique (à laquelle prenait part prêtre, pasteurs, imanes, etc) organisée par le gouvernement le matin du 9 juin à l’aéroport de Nsimalen à Yaoundé avant le départ pour Durban.
On s’arrête volontiers sur une messe spéciale tenue à Mamiang, un petit village près de Matomb, (département du Nyong et Kelle) . Quatre vingt dix patriarches (dont le plus âgé, Mbombog Ndje Bileck a 96 ans) se sont réunis pour prier et bénir les Lions (en leur absence). La séance, bien qu’en plein air et interdite aux flashes des appareils photos et objectifs des caméras, est ésotérique et la langue hermétique. Des murmures. Des échanges. Un message repris en chœur par des voix graves. Assis en cercle autour des feux ou debout, inséparables de leur chasse-mouche, les pagnes cernant leur tour de reins. Deux brebis sont sacrifiées…
Ce qui a le plus intrigué est le fait que les patriarches étaient scindés en deux groupes : « un groupe qui « travaille » pour la victoire des Lions, et un autre, constitué d’environ neuf patriarches, qui « travaillent » pour contrecarrer les forces contradictoires internes », nous informe un initié, témoin de la scène. Ah bon ? « Eh oui, même chez les Lions, il y a des ennemis de l’intérieur », tranche-t-il, énigmatique. No comment !
Un tel rassemblement avait déjà eu lieu en 2008 et les Lions étaient arrivés en finale de la CAN, informe un natif de Matomb.